Nuage rouge
de Christian Gailly

critiqué par Darius, le 9 décembre 2001
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Tout, sauf un polar..
Interrogations sur l’amitié, sur le suicide, sur les relations hommes-femmes, sur les livres, les seuls gardiens de notre passé.. Par l'intermédiaire de son roman, l'auteur nous livre quelques réflexions personnelles sur ces sujets.
"Il faut qu’on le sache une fois pour toutes : un suicidé n’a qu'une envie en tête, vous tuer".
L'ami du suicidé ne mourra pas, mais sera inquiété par la justice, comme complice ou auteur de l’assassinat du suicidé, celui-ci, retors et pervers ayant manigancé une mise-en-scène diabolique de son suicide en quémandant l'aide bienveillante de son ami..
Cet ami qui part à la recherche de cette femme, que le "pas encore suicidé" veut retrouver à tout prix, cette artiste Danoise qui a osé lui tenir tête en lui coupant les couilles, alors que jusqu’à présent, il avait toujours tenu le meilleur rôle, celui du macho violeur.. Elle avait été mariée, la belle Danoise, avec un marin Français périt en mer..
"Elle n'avait besoin de personne, pas même de celui qui devint son mari. Il ne s’agissait pas de besoin entre eux, il s'agissait de rencontres. De rencontrer un lieu dans le visage de l'autre. Un lieu de repos pour le regard. Leur absence à tous les deux n’était qu'une errance de regards. L'un des deux regards errait vers la mer, tandis que l’autre errait dans l’art..."
Tout ce qu’on aime n’existe plus... Tenez, on ne saute plus dans un train, ni sur la plate-forme d’un bus bondé, on ne peut plus se faire engueuler par sa mère parce qu’on joue avec la porte du compartiment. On ne peut plus faire connaissance, offrir une cigarette, demander si la fumée dérange ou supporter la conversation des gens qui partagent le compartiment, il n’y a plus de compartiments.. "Tout semble mêlé, alors que tout est désolé. On nous rapproche comme on nous sépare, très vite, en sécurité. Bref, tout çà aide un homme à mourir.... Restent les livres".
Vous comprendrez que j'ai apprécié le livre pour ses réflexions personnelles. Le moins appréciable étant les conversations de l'ami avec la jolie Danoise qu'il retrouve au pays de la petite sirène.
On sent que l'auteur a du manquer d'imagination pour faire sortir de cette femme dont il tente de nous prouver qu'elle était hors du commun, tout ce qu'elle peut receler d'extraordinaire..