Le Couteau de Jenufa
de Xavier Hanotte

critiqué par CC.RIDER, le 15 avril 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Le plus mauvais roman policier que j'ai lu !
Solitaire, mélancolique et philosophe, l’inspecteur Barthélémy Dussert a pour mission de retrouver un écrivain disparu sans laisser d’autres traces que des fragments de manuscrits sibyllins. Grand amateur de musique et de littérature, il passe le plus clair de son temps à écouter de l’opéra, à traduire les œuvres de Wilfred Owen, un poète anglais mort à la fin de la Première Guerre mondiale et à en perpétuer le souvenir dans des manifestations locales. Pour ne rien arranger, il est amoureux de sa co-équipière Katrien, petite pianiste taciturne, également égarée dans des services de police en pleine restructuration. Autant dire qu’il n’est pas près de trouver la solution de l’énigme.
Le plus mauvais roman policier que j’ai jamais lu. Non à cause du style qui est excellent, mais à cause de l’histoire ou plutôt du manque d’histoire. Hanotte se perd en interminables descriptions de paysages sans intérêts et d’évènements anodins n’ayant strictement rien à voir avec l’enquête. Il ne se passe rien en dehors du triste train-train d’un individu quelconque. Comme l’inspecteur s’occupe à mille bricoles plutôt que de chercher, il ne risque pas de trouver. Son esprit est plus occupé par la manière dont il va déclarer sa flamme à sa collègue. A trois pages de la fin d’un livre fort ennuyeux, il n’y est toujours pas parvenu et cela fait six ans que ça dure ! Quel gâchis ! Une aussi belle écriture au service de… rien…
Je monte au créneau... 8 étoiles

"Le plus mauvais roman policier que j'ai lu !" titre l'ami CCRider... d'accord, et pour cause, c'est tout sauf un polar ! je l'ai d'ailleurs signalé à ma bibliothèque afin d'éviter les confusions.
Le Couteau de Jenufa est un très bon bouquin, à condition d'avoir lu "Manières noires" et "De secrètes injustices" les deux premières enquêtes de Barthélémy Dussert. On retrouve en effet dans ce livre les mêmes personnages 6 ans après. La réforme des polices est passée par là, le service va être dissous, Barth est toujours amoureux de Trientje (ce qui était sous-entendu dans les 2 premiers "Dussert") mais n'arrive pas à se déclarer ...et en plus il est jaloux d'un mystérieux admirateur de sa coéquipière.
On est plus proche ici d'une étude des états d'âme à la Simenon. On avance par petites touches. L'enquête (ou pseudo-enquête) n'est là qu'en filigrane, on est plus dans le roman psychologique. Comme toujours la part de fantastique est présente comme dans les autres romans de Xavier Hanotte (les discussions avec le fantôme d'Owen ou une gravure bien mystérieuse), quelques belles descriptions de Bruxelles et du Brabant Wallon pour ceux qui connaissent (notamment une certaine librairie d'occasion sur un boulevard bien connu des critiqueurs bruxellois !), un petit détour dans un cimetière britannique, enfin toutes ces petites choses auxquelles les fans de Hanotte sont habitués.
Je comprends que ce roman puisse dérouter, surtout ceux qui n'ont pas lu les autres livres de cet auteur (je parle de l'ensemble de l'oeuvre d'Hanotte et pas seulement les "Dussert") je ne recommanderais d'ailleurs pas celui ci pour "découvrir" son univers mais j'avoue y avoir pris personnellement beaucoup de plaisir, comme toujours.

Patman - Paris - 61 ans - 28 octobre 2009