Paris-New York, New York-Paris
de Raphaël Drommelschlager

critiqué par Shelton, le 14 avril 2009
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Bravissimo !!!
Il y a, parfois, des auteurs que l’on est heureux de découvrir tant leurs ouvrages nous apportent en bonheur de lecteur. Un jour, j’ai eu en main une bande dessinée scénarisée par un certain Raphaël Drommelshlager. Il s’agissait de la série « Les 4 princes de Ganahan », histoire qui était mise en dessins par Tony Valente. Le résultat était de bonne facture pour une histoire entre aventure et fantaisie. Un peu plus tard, j’ai pu découvrir la série des « Voyages de Kaël » qui me laissa sans voix devant le talent de cet auteur qui, pour le coup, travaillait seul sur cette très belle histoire poétique, fantastique et pleine d’humanisme… Aussi, quand j’ai reçu sa nouvelle production en solo chez Casterman, « Paris-New York, New York-Paris », j’ai plongé dans les planches sans aucune retenue et sans appréhension… et grand bien m’en a fait !

Il s’agit d’une très bonne histoire policière, d’amour et humaine tout à la fois. Un jeune homme, chef d’une grosse entreprise, apprend qu’il va mourir. Il décide, alors, de régler ses comptes avant de disparaître et donc il va organiser avec son collaborateur le plus proche la venue de son frère avec qui il s’est disputé jadis et une « sorte » de réconciliation avec la seule femme qu’il n’ait jamais aimée. C’est cette histoire de Gaspard, Mathieu et Anna que va nous raconter en bande dessinée Raphaël Drommelschlager.

Il va s’y prendre de façon originale même si ce n’est pas une première en bande dessinée. Force est de constater que cela fonctionne quand même ! Il va diviser son ouvrage en trois grandes parties. Nous aurons, tout d’abord le point de vue de Gaspard. Puis, dans un second temps, celui d’Anna. Enfin, le regard de son frère Mathieu. Mais chacun des points de vue, laisse en suspens le point final de l’histoire… Ces récits individualisés, à la première personne du singulier, sont, en plus dessinés en faux noir et blanc. Le premier en noir, blanc et bleu. Le second en noir, blanc et orange. Le troisième en noir, blanc et vert…

Enfin, le lecteur arrive dans un état terrible à trois planches de la fin de l’histoire. Que va-t-il se passer ? Comment ces différents personnages vont-ils survivre à cette terrible aventure ? En quelle couleur sera la conclusion de l’album ?
Le drame que nous raconte Raphaël Drommelschlager est admirablement bien construit et donne du fil à retordre au lecteur qui imagine de nombreuses fins possibles avant de plonger dans celle offerte par l’auteur. C’est de la grande bande dessinée, c’est une narration graphique mature et aboutie… C’est du grand art !

Gaspard, Mathieu, Anna et tous ceux qui les entourent sont des personnages que l’on finit par croire bien réels, à qui l’on prête des sentiments multiples et évolutifs en fonction du stade du récit, de l’état des témoignages…

Alors laissez-vous prendre ! Laissez vous berner ! Profitez-en !

Une excellente bande dessinée pour adolescents matures et adultes, pour amateurs de thrillers et ceux qui n’ont pas peur de l’absence de couleur…
Destins croisés inattendus 9 étoiles

A l'instar de Shelton, j'ai tout aimé dans cette bande dessinée.
Le schéma d'abord. Trois parties, chacune avec le regard, les pensées, le point de vue d'un des trois protagonistes.
Trois regards différents qui s'imbriquent les uns dans les autres pour nous mener vers le final. Mais rien de dévoilé avant la fin au blanc neigeux qui va glisser vers une colorisation totale, la première de l'album.
Les personnages ensuite, plus opaques qu'il n'en paraît aux premier abord. Le manichéisme et la caricature ne sont pas de mise ici.
L'intrigue ensuite, bien ficelée, qui mêle intrigue financière, policière et amoureuse.
Le seul petit bémol vient d'un découpage très académique mais qui convient si bien au style de dessin et à l'histoire qu'on ne peut pas s'en plaindre !

Garance62 - - 61 ans - 14 juin 2009