L'homme barbelé
de Béatrice Fontanel

critiqué par Ddh, le 14 avril 2009
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Un livre qui vous écorche vif
Les barbelés évoquent guerre, tranchées, camp de prisonniers ; et le héros s’y trouve confronté. L’homme barbelé ? Un homme « qui s’y frotte s’y pique », du moins pour les membres de sa famille mais ouvert aux autres pourvu qu’ils soient en détresse, comme lui, finalement.
Béatrice Fontanel signe ici son premier roman « adulte » qui a, d’emblée, été sélectionné pour le Prix Première de RTBF radio. Si l’on consulte la bibliographie de l’auteur, on retrouve bon nombre d’ouvrages pour la jeunesse tant romanesques, qu’essais, livres d’art, historiques…
L’homme barbelé ? c’est Ferdinand dans la Grande guerre et à la guerre 40. Ce Ferdinand est hors du commun : tyran pour sa famille mais généreux auprès de ses camarades. Au fil des pages, le lecteur comprend que son comportement est logique par rapport aux circonstances particulières de la vie.
L’originalité du bouquin réside dans le fait que le narrateur est un écrivain qui détaille la vie de cette famille, Ferdinand, sa femme, ses enfants. Travail d’investigation qui le mène partout en Europe sur les traces de Ferdinand.
La guerre 14-18 est souvent évoquée en ce moment, mais ici, Béatrice Fontanel va plus loin, elle mène également le lecteur dans l’immédiate après-guerre qui garde en son sein d’autres conflits tout autant dramatiques comme le massacre des Arméniens. Et là, déjà, les « forces alliées » étaient présentes mais en spectateur de ce conflit turco-arménien. L’histoire, malheureusement, se répète, comme en 94 au Rwanda. Béatrice Fontanel remémore aussi les heures héroïques de la Résistance et tragiques des camps de concentration.
Le découpage du roman est original : les narrateurs sont multiples ; chacun des enfants évoque la vie familiale, l’écrivain retrace la vie de Ferdinand à partir de documents glanés un peu partout.
La lecture de ce roman est d’autant plus agréable qu’il est bien écrit : descriptions et images fortes ne manquent pas d’intérêt.