Chiens perdus sans collier
de Gilbert Cesbron

critiqué par Pétoman, le 5 décembre 2001
(Tournai - 48 ans)


La note:  étoiles
Utile
Quand vous croisez un chien errant dans la vie, seul et sans collier ( donc sans propriétaire, sans identité, sans attache ), il ne faut pas vous étonner qu'il devienne agressif avec vous... mais quand deux chiens errants se rencontrent, soit ils s'entretuent soient ils s'entraident.
Et bien, c'est pareil avec les enfants. Et ça la justice ne le comprend généralement pas. C'est ce que nous révèle Cesbron dans son fabuleux bouquin "Chiens perdus sans collier". Il nous montre le parcours de Lamy, juge des enfants, et de deux jeunes qui se rencontrent dans un home. Toutes les problématiques liées à cet état de fait se retrouvent dans ce livre. Splendide, et superbement bien écrit, sans pompe... A lire absolument surtout pour les futurs éducateurs, enseignants et psychologues. Deux mondes qui se croisent mais qui ne se rencontrent pas forcément.
Evolution 9 étoiles

Belle démonstration que les solutions ont toujours un temps de retard sur les problèmes. On assiste dans ce roman (années 50) à la mise en place -par des passionnés et hommes et femmes de coeur, pétris de culture chrétienne- des structures de ré-éducation pour jeunes délinquants en lieu et place des "bagnes d'enfants". En 2012 nous sommes toujours sur ce modèle alors que les jeunes concernés ne sont plus du tout accessibles par ces ressorts humanistes.

Eoliah - - 73 ans - 26 avril 2012


Juste 9 étoiles

A travers le parcours de Marc, nous suivons toute une équipe de professionnels qui s'occupent de la délinquance infantile et adolescente d'après guerre. Des éducateurs, des juges, des assistantes sociales qui ne se préoccupent que de l'avenir des enfants.
Les éducateurs qui ne sont pas formés, mais qui ont à coeur le bien être des enfants.
Pas besoin de diplôme pour faire parler son coeur et marcher son cerveau.
On voit que chaque cas est étudié consciencieusement, séparément, en essayant de chercher une solution adéquate, spécifique à chacun.
Alors, si il est sûr que cela ne marchait pas pour tous les enfants, cela fonctionnait pour un bon nombre d'entre eux.
Il est bien loin le temps où était préoccupant uniquement le bien-être et le développement des enfants, de les remettre dans le droit chemin. Maintenant, uniquement les chiffres comptent, le rendement, le rendement, le rendement.
Tout doit rentrer dans des cases bien définies, les cas sont traités similairement aux autres, sans distinction... Etre un matricule parmi les autres... quelle vie!

Mcchipie - - 47 ans - 1 novembre 2010


Je l'ai lu pour l'école, il y a donc pas mal de temps... 7 étoiles

Je l'ai trouvé moi aussi pas mal à ce moment là... Mais je suis assez d'accord avec Jules, à l'époque, c'était totalement différent! Actuellement, les profs ont peur de donner cours dans certains établissements, à un point tel qu'ils préfèrent probablement sauver leur peau plutôt que de chercher à aider les jeunes qui de toute façon ne veulent pas qu'on les aide! Nous vivons malheureusement dans une époque où les juges pour enfants deviendront bientôt des travailleurs à la chaîne... Le respect d'autrui est-il sur le point de disparaître? Mettre en prison les jeunes n'est pas toujours une bonne solution non plus, ils ne sont que plus confrontés à la violence et la haine et parfois, pour ne pas dire souvent ils en sortent plus durs qu'il n'y sont entrés... Bien évidemment, il n'en va pas de même pour tous. Bref, bon souvenir; peut-être juste un peu en dehors de l'air du temps. "ce siècle appelle au secours", d'après Gilbert Cesbron écrit dans les années cinquante il me semble; ce à quoi je réponds : celui-ci aussi et il n'a pas fini de le faire!

Thémis - Ligny - 54 ans - 12 décembre 2001


Toute une époque ! 7 étoiles

J'ai lu ce livre vers 13 ou 14 ans. Je l'avais trouvé super ! Mais que l'époque était encore sage !... Pas de drogue à chaque carrefour, pas encore le problème des banlieues qui éclatent en révolte et brûlent les voitures, on ne tirait pas sur la police pour un oui pour un non etc. Des enfants de choeur !... Je crois aussi me souvenir que ce livre sortait en pleine époque des prêtres ouvriers qui étaient une expérience assez révolutionnaire pour l'époque. Quant au livre, un peu catho de gauche, ou je me trompe ? Je n'ai rien ni contre l'un, ni contre l'autre, mais cela faisait aussi partie de l'époque, qui opérait un certain virage (assez péniblement d'ailleurs...) Je m'en souviens comme d'un livre qui m'a plu, mais de là à mettre 5 étoiles !...

Jules - Bruxelles - 79 ans - 11 décembre 2001