Sasmira, tome 1 : L'appel
de Laurent Vicomte

critiqué par Miss teigne, le 20 mars 2009
( - 42 ans)


La note:  étoiles
Superbe mais la suite se fait attendre
Une vieille femme meurt dans les bras de Stan, qu’elle semble connaître, en lui murmurant un poème dont il n’entend que des bribes. Avant de rendre le dernier soupir, elle lui tend une bague. En fouillant ses poches pour connaître son identité, il ne trouve rien d’autre qu’une vieille photographie datant du début du 19ème siècle. Sur le cliché, une jeune femme au regard sombre semble appeler celui qui la contemple. Un appel de cette sirène de la Belle Epoque auquel il est difficile de résister. Qui était donc cette dame manifestement très âgée? Et quel est son lien avec l’inconnue de la photo ? Aidé par sa fiancée Bertille dont il semble s’éloigner inexorablement, Stan n’aura de cesse de résoudre le mystère. Alors qu’ils ont découvert le lieu d’où a été prise la photographie, Stan et Bertille se trouvent transportés en 1909. Un voyage temporel

Ce résumé donne l’image d’un scénario classique. Et il l’est bel et bien si ce n’est que le suspens est soigneusement entretenu et que l’histoire prend à mi-parcours un tour tout à fait inattendu. Ce n’est d’ailleurs pas ce premier tome qui mettra fin aux interrogations du lecteur. Une suite est absolument indispensable sauf que…

Ce premier tome, paru pour la première fois chez les Humanoïdes associés en 1997, fait mouche mais plus de dix ans après, son auteur ne semble pas encore décidé à satisfaire la curiosité des lecteurs qui ont mordu à l’hameçon. Cette fois, c’est Glénat qui reprend l’édition et relance l’intérêt pour cette série qui se fait attendre. Serait-ce parce que le deuxième tome se profile enfin à l’horizon ? Les éditions Glénat permettent de surcroît au lecteur de pénétrer en fin de volume dans les coulisses de l’album où Laurent Vicomte a laissé traîner quelques superbes esquisses et autres propositions scénaristiques.

Laurent Vicomte se trouve être le scénariste, le dessinateur et le coloriste de cet album de 54 pages. Livré à lui-même pour ces trois tâches de longue haleine, cela explique peut-être qu’il tarde tant à alimenter ce qui s’annonçait comme une série prometteuse. Mais dix ans d'interruption, quand même ! Il faut dire qu’à lui seul, le graphisme doit être accaparant. Même s’il manque parfois de dynamisme, il est sans conteste remarquable par la finesse de son trait, sa délicatesse et sa précision. Tant de méticulosité force l’admiration. Le mobilier est soigné et les robes de l’époque surtout, qui vous donnent cette silhouette longiligne d’une élégance incomparable, sont de petits chef-d’œuvres. Même la lingerie fine est dessinée avec minutie. C’est évident, les femmes tiennent une place essentielle dans l’histoire qui baigne dans une atmosphère tantôt mystérieuse tantôt sensuelle. On ne peut que souhaiter sa continuation.