Dévoration
de Louis Mandler

critiqué par Sahkti, le 16 mars 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Obligatoire sursaut
La langue de Louis Mandler est dense, vive, mélange de fureur et de rage pour dénoncer une société dans laquelle l'argent règne en maître et où l'humanité cède trop souvent la place au profit.
Les mots s'entrechoquent, violents et angoissés, pour décrire l'avant, le pendant et l'après d'un narrateur perdu, s'interrogeant sur le sens du monde et de sa vie. Entre corruption et matérialisme, l'homme a de plus en plus de difficultés à trouver sa juste place. Les laissés pour compte se multiplient, tout comme les horreurs perpétrées contre les plus faibles. De quoi révolter Louis Mandler qui le crie haut et fort dans ce monologue puissant, déchiré et abrupt. Un livre d'accès délicat dans lequel il convient d'entrer à petits pas pour mieux en saisir, progressivement, toute la force et l'acidité.
L'auteur-narrateur nous interpelle, il veut nous déranger et nous prendre à partie dans ce combat inégal mené par une partie de la société. Utopie ou désespoir, ce cri tonitruant ne peut que secouer, d'autant plus qu'il est émis dans une langue belle et riche, à l'image des émotions qui se bousculent dans la tête de Louis Mandler puis dans celle du lecteur.
Un livre qui fait écho à "L'humanité sans sépulture" du même Louis Mandler (Sulliver) mais aussi à des professions de foi telle celle émise par FP Mény, également publié chez Sulliver. Des soubresauts humanistes face à notre société en pleine mutation et en plein chaos.