Le monde est gueule de chèvre
de Joëlle Sambi

critiqué par Ddh, le 10 mars 2009
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
un jeune bousculé par la guerre en Afrique centrale
Ce livre révèle les horreurs du Ruanda 1994 sans jamais le nommer. Jérémy, un gosse de 13 ans ?, il ne le sait pas vraiment lui-même, se trouve balloté dans la guerre avec un boulot de recensement des victimes. Pour lui, le monde est bien étrange… il ne comprend ce qui arrive ni à lui, ni à son pays. De victime il devient bourreau dans cette néantisation de l’être humain. Jérémy ne trouve plus ses repères : sa mère n’est plus là, son entourage n’est que du passé, le temps de l’école est balayé comme l’école disloquée. Jérémy broyé renaît en un Antoine, retrouvé miraculeusement comme le Saint patron que l’on invoque…
L’auteur s’identifie bien à son jeune héros Jérémy. Phrases courtes, autant de cris de douleurs, d’incompréhension face à la réalité horrible de la guerre qu’il rencontre. Jérémy, ce petit prince, semble venu d’une autre planète. Désarroi devant des commandements de chefs de guérilla, devant des mots qu’il décortique avec les mots savants latins. Il met, à son tour, le lecteur dans l’embarras avec des expressions de dialectes africains totalement abscons.