Alice et autres nouvelles
de Anaïs Nin

critiqué par Nance, le 25 février 2009
( - - ans)


La note:  étoiles
Peut-être pas assez cru, mais intéressant
Sept nouvelles plus érotiques que pornographiques, ça tombe rarement dans le vulgaire.

La préface nous informe bien sur le contexte de l’écriture de ces nouvelles écrites par Anaïs Nin et « ses amis » (dont on ne connaît toujours pas les identités), des textes écrits à une ou plusieurs mains :

« L'identité réelle du/des auteur(s) de la prose délicate qui compose White Stains restera probablement toujours source de spéculations. Ces nouvelles évoquent irrésistiblement ce grief que notait Anaïs Nin dans son journal en décembre 1940, lorsqu'elle écrivait que le commanditaire anonyme pour lequel elle et ses amis rédigeaient des textes érotiques originaux était mécontent de leur travail, car il le trouvait trop poétique! Ce commanditaire anonyme devait être le susnommé magnat du pétrole Roy M. Johnson, lequel avait bien précisé qu'il voulait des narrations simples et directes, bien centrées sur le sexe, sans philosophie ni psychologie. (De toute évidence, il échappait à Johnson que le cerveau, et non l'entrejambe, est la partie la plus érogène du corps humain). Des recherches récentes sur les textes les plus fameux de la production érotique à "un dollar la page", ceux qui deviendront l'Opus Pistorum, attribué à Henry Miller, laissent penser que l'auteur de ces nouvelles serait Caresse Crosby, l'amie d'Anaïs Nin et de Virginia Admiral, veuve de l'éditeur expatrié Harry Crosby, dont la Black Sun Press, à Paris, connut un renom international dans les années vingt et trente. »

On nous raconte aussi l’histoire de l’Organisation, un groupe clandestin de collaborateurs de la littérature érotique durant la Dépression, ce que j’ai trouvé instructif.

J’ai été attirée par la couverture, osée, photographie de Irina Ionesco. Pour le livre, la qualité de l’oeuvre est au dessus du genre, du moins au point de vue de l’écriture.

« Ma main était entre ses ravissantes cuisses, et la façon dont elle réagissait à ses attentions me prouva que je n'avais pas oublié comment jouer de cet instrument qui, habilement stimulé, prolonge dans le corps d'une femme les échos d'une harmonie divine. »

Un court passage dans une nouvelle m’a rendu mal à l’aise à cause de la pédophilie, mais à part de ça, c’est peu choquant par rapport à ce qui se fait aujourd’hui. D’ailleurs, certains pourraient dire que ces nouvelles ne sont pas assez explicites. Pour les amateurs de pornographie douce ou de l’auteure.