Le Libraire de Sélinonte
de Roberto Vecchioni

critiqué par Printemps, le 22 février 2009
( - 65 ans)


La note:  étoiles
les livres une évasion un sens
Un jeune garçon découvre le sens que la langue et la littérature peuvent donner à la vie grâce à un vieux libraire qui s'installe dans sa ville. Il est le seul à s'intéresser aux lectures publiques de classiques organisées par le libraire dans sa librairie. Lorsque celui-ci est l'objet de l'ostracisme de la ville et disparaît dans ce qui ressemble fort à un assassinat par le feu rappelant certains moments de notre histoire européenne où les mots ont été brûlés parce que trop dangereux ou différents, il est le seul qui par son vocabulaire acquis grâce à la littérature peut comprendre et imaginer une fin poétique et à la fois un avenir après cette disparition des mots et du sens. Un livre plein de poésie et de sens que je recommande aux rêveurs de mots.
Joli conte 7 étoiles

Nicolino, le narrateur de cette histoire, explique comment Sélinonte, petite ville de Sicile, a été frappée par une malédiction. Une malédiction qui a privé tous les habitants de la connaissance des nuances et des richesses de la langue. Il est le seul à y avoir échappé, car il est le seul à n’avoir pas traité par le mépris et l’intolérance, un bien mystérieux libraire venu s’installer quelque temps plus tôt dans cette ville qui l’a rejeté.

Je n’en dirai pas plus, car ce livre est court et je ne veux rien dévoiler des circonstances et des détails de cet étrange récit. Une adaptation du célèbre conte du joueur du flûte de Hamelin, qui rend ce roman impossible à classer. Impossible à ranger dans une seule case. Conte fantastique et bien sûr moral, cette petite histoire sur les dangers de l’intolérance, et sur la force de la littérature, est en tout cas à lire.

Aliénor - - 56 ans - 31 décembre 2011


Un court conte fantastique né d’intertextualité. 5 étoiles

Dans la toute petite ville de Sélinonte, le village entier se méfie de cet étrange vieux libraire qui passe sa vie entre des murs de livre, qu’il propose de faire revenir à la vie chaque soir, en lisant à haute voix des classiques et des poètes inconnus, des romans et des pièces.
Seul le jeune Nicolino semble captivé par la présence et le pouvoir du libraire. Il se cache tous les soirs derrière une pile de livres et laisse les mots l’emporter.
Quand le langage et le sens suivront le libraire dans la mort, quand tous les livres s’envoleront dans la tempête, comme les animaux derrière le joueur de flûte, Nicolino sera le seul à conserver en lui l’écho de la littérature, la capacité de mettre des mots sur le monde qui l’entoure.

J’ai beaucoup aimé lire ce court roman à cause des images qu’il a su éveiller dans mon esprit. L’écriture très simple est un écrin qui met en valeur les textes choisis lors des séances de lecture publique du libraire, qui suivent un thème souvent profond, qui offre une vraie profondeur au livre.
J’ajouterai aussi (mais c’est vraiment personnel), que je me suis représenté le village comme l’île du jeu vidéo Myst, une sorte de futur rétro.

Harrespil - - 42 ans - 17 septembre 2009