Gloire
de Daniel Kehlmann

critiqué par Sahkti, le 20 février 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Les affres de la célébrité
Daniel Kehlmann m'avait complètement séduite avec "Les arpenteurs du monde", un roman génial d'érudition et d'élégance. Pari risqué de charmer une seconde fois avec la même force; autant dire que ce "Gloire" était attendu.
Changement de registre, nous voici face à un recueil de neuf nouvelles, qu'il convient de lire dans un certain ordre car elles créent des échos de l'une à l'autre. Un fil conducteur guide l'ensemble: l'écriture. Dans chaque nouvelle, celle-ci joue un rôle plus ou moins direct, de près ou de loin.
Les récits mettent en scène des personnages étonnants, drôles ou agaçants, qui s'amusent tous d'une certaine façon (même si ils n'en ont pas l'air), comme le lecteur, en se noyant dans les imbroglios ou les révoltes d'un jour. A cela, on ajoute une moquerie douce-amère de la célébrité, un examen du rapport avec la gloire et les ingrédients sont réunis pour donner un récit palpitant et ironique.

Personnellement, j'ai préféré "Les arpenteurs du monde", pour son ambiance plus posée et sa stimulation exercée à chaque page, mais "Gloire" est bon. Il présente de grandes qualités dans l'écriture et le traitement apporté au fond, il y a un aspect absurde dans tout cela qui me plaît beaucoup.