Mourir d'enfance
de Alphonse Boudard

critiqué par Bernard2, le 12 février 2009
(DAX - 74 ans)


La note:  étoiles
Enfance perdue et langue verte
Alphonse BOUDARD se raconte… Son enfance, dans une famille d’adoption, né d’un père qu’il ne connaît pas, avec une mère qu’il ne voit que de temps en temps, et qui est bien énigmatique. Ses émois d’adolescent, et ses aventures amoureuses (ou plutôt sexuelles). Sa vie militaire, pendant la guerre, où il sera blessé. Sa vie en prison. Il bénéficiera d’une mesure de clémence pour assister aux obsèques de sa mère.
Tout cela est tendre et émouvant, mais évidemment raconté dans le style cher à Boudard : une langue crue, acide, verte. Ce qui fait qu’on sourit parfois, qu’on s’offusque aussi, et qu’on finit par se lasser d’un langage qui ne semble là que pour choquer.
Juste un extrait, pour éviter d’être surpris(e) :
« Si je l’avais coincée dans un coin discret, j’aurais pas eu à lui réciter des alexandrins pour lui en glisser une gentille paire. Certes ce n’était pas un prix de Diane, elle avait déjà quelques années de service armé, mais j’étais plutôt morfale question sexe. À l’adolescence on a tous un bâton de maréchal dans son froc. Tout à parier que cette Sidonie était une escaladeuse de braguette qui ne redoutait pas les pentes les plus escarpées. »
250 pages de cette trempe, c’est bien long…