L'art de la nouvelle
de William Somerset Maugham

critiqué par Béatrice, le 21 janvier 2009
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Causerie littéraire sur Tchekhov et Mansfield
Dès la deuxième page Maugham annonce la couleur. Il n’apprécie pas les nouvelles d’Henry James. Il le dit d’une manière tellement élégante, en toute humilité et avec une pointe d’ironie, ce qui fait que j’ai accroché tout de suite. Henry James a droit à une dizaine de pages seulement. La moitié de cet essai est consacré à Tchekhov et Mansfield. L’auteur retrace brièvement leur biographie afin de mieux cerner leur rapport à l’écriture. Mais les meilleures pages parlent de la technique de Tchekhov et de la sensibilité et l’atmosphère chez Mansfield.

Au passage, Maugham énonce son credo sur la vocation de la littérature. « Le véritable but d’un auteur de fiction n’est pas d’éduquer, mais de donner du plaisir. (...) C’est une insulte faite au roman que s’en servir comme d’une estrade ou d’une chaire de prédication. »

Un discours clair et concis - une centaine de pages. L’essai est sorti en 1958 ; titre en original : The Short Story.

Extrait : Henry James « faisait passer le ton de sa voix dans chaque ligne qu’il écrivait, et l’on accepte les volutes de son style, sa prolixité et ses maniérismes parce qu’ils sont l’essence même du charme, de la gentillesse et de l’amusante emphase de l’homme dont on se souvient. Mais malgré tout, je persiste à trouver ses nouvelles extrêmement pas satisfaisantes. (...) Il donne à ses histoires la dignité classique de la cathédrale Saint-Paul, l’horreur pensive de Saint-Pancras et la splendeur poussiéreuse du château de Woburn. »