Mes enfers
de Jakob Elias Poritzky

critiqué par Dudule, le 19 janvier 2009
(Orléans - - ans)


La note:  étoiles
Mes enfers
L’auteur Jakob Elias Poritzky est né en 1876 à Lomza en Pologne, ses parents ont émigré en Allemagne après les massacres de 1881, près de Karlsrushe au cœur du Grand Duché de Bade, ce n’est pas totalement un hasard, la condition des juifs s’était considérablement améliorée dans le Grand Duché de Bade.

Mes enfers est le récit de la jeunesse de l’auteur, il nous livre ses désillusions, son amertume, la méchanceté, la révolte qui l’accompagne, et aussi sa force de vivre, avec un style éblouissant. Beaucoup de références à Dieu, l’auteur lui demande d’apparaître et de se justifier, le dernier chapitre « révolte » est remarquable.
La description qu’il fait, aussi bien du corps affamé, des bas-fonds, et les autres descriptions sont très réalistes, on le vit en même temps que lui.

C’est un livre sur la recherche de soi-même, la révolte contre l’autorité, sur Dieu, la misère, la bourgeoisie conventionnelle, les prostituées, un livre qui ne laisse pas indifférent, qui ne nous lâche pas et qui continue à nous questionner.

L’auteur nous le dit dès le début « La misère de l’existence, voilà ce que je prêche. Si la vie te dégoûte, si tu es écœuré, parvenu au zénith du malheur, si ton âme est tellement oppressée qu’elle est sur le point d’éclater, si tu as envie de te faire sauter la cervelle pour te réfugier dans un néant où l’on ne ressent plus rien alors lis mon livre. Il te consolera en augmentant tes tourments. Tu comprends … »

Merci aux éditions « la dernière goutte » d’avoir réédité ce petit chef d’œuvre oublié et à mon libraire de me l’avoir conseillé.