T'es pas ma mère
de Prune Berge

critiqué par Reginalda, le 18 janvier 2009
(lyon - 57 ans)


La note:  étoiles
T’es pas un roman
Sans doute est-ce parce que l’auteur a longtemps travaillé dans l’édition que ce livre a paru, sans quoi on ne s’explique guère ce qui a pu conduire un éditeur à publier ce « roman » épistolaire au titre ridicule où une mère biologique, une mère adoptive et la fille entre les deux se (psych)analysent à l’aide de gros sabots : si je t’ai abandonnée, c’est parce que moi-même, je n’ai pas connu ma mère. Si je suis une fille insupportable, c’est parce que c’est dur d’avoir été abandonnée, puis adoptée. Si ça se passe mal avec ma fille adoptive, c’est parce que… Inutile d’aligner les constats de pareille farine. Le tout écrit dans ce genre de langue pseudo sensible censée donner accès aux pensées les plus intimes et sincères des personnages. Même Stéphanie – la fille –, théoriquement rebelle, finit par s’y mettre, après une lettre à la virulence artificielle : c’est qu’elle va devenir mère à son tour, alors ça calme !
Il faut dire que la fin est une apothéose de malhonnêteté, entre le pathétique facile provoqué par la mort de la mère adoptive, modèle d’abnégation et de sacrifice, et l’ouverture téléphonée sur la grossesse de Stéphanie, qui revient à faire de la maternité le signe ultime de l’équilibre féminin (« tous les conflits sont résolus, donc je fais un enfant » !!). A peine du niveau des rubriques « Psycho » fleurissant dans les magazines bas de gamme. Consternant.