Rafales, tome 4 : La solution Lucrèce
de Stephen Desberg (Scénario), Francis Vallès (Dessin)

critiqué par Shelton, le 4 janvier 2009
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Fin d'une histoire de qualité...
Voilà, le monde est en danger, c’est chose certaine quand on sait combien sont les prédateurs prêts à faire disparaître les humains. Mais qui peut sauver cette humanité en péril ? Sébastien, le photographe dont les jours semblent comptés à moins qu’il ne devienne, lui-aussi, un monstre aux capacités sensuelles décuplées ? India Allen, dans un mouvement humain inespéré ou une apparition de remord incroyable/improbable ? La CIA qui après avoir manipulé le monde déciderait de jouer le jeu de l’avenir avec sérieux ? Une force salvatrice venue d’on ne sait où et apparue par la magie du scénariste Stephen qui se révèle dans cette série un grand monsieur du scénario moderne comme on avait pu l’entrapercevoir dans la série IRS, série qui s’est améliorée au fur et à mesure ?
En fait, alors que l’on attendait un grand affrontement entre forces du mal et du bien, cette série nous propose une issue d’une autre nature où l’humanisme retrouvera des couleurs, c’est à dire que l’on verra se mettre en place un futur possible pour les vivants de cette planète, y compris pour des personnages aussi énigmatiques qu’India Allen. D’ailleurs, qui est-elle et comment pourra-t-elle continuer à vivre ? Avec ou sans Sébastien ?
Les grandes questions qui restent de cette lecture passionnante sont simples : comment naissent les angoisses de l’humanité, comment les calmer, les surmonter, comment donner une chance à l’avenir en dehors des guerres ? Oui, Sébastien, reporter de guerre, témoin des pires attentats doit envisager de vivre en paix avec espérance. Est-ce possible ?
On pourra toujours reprocher aux auteurs de proposer une fin quelque peu angélique à leur histoire, une issue que chacun complètera à sa façon, mais je crois que c’était la seule possible car, en bédé, il est difficilement acceptable de provoquer un suicide de tous les personnages importants. Or, pour leur éviter une telle mort, il fallait bien faire naître, au moins, un espoir, une lueur d’espérance… Merci !
Du premier album au quatrième et dernier, cette série aura été parfaitement bien menée avec un scénario solide, une narration graphique aboutie, des couleurs efficaces participant pleinement au récit. C’est l’illustration parfaite de ce que peut être une fiction en bédé pour adultes, dans un style classique mais très évocateur et puissant. C’est aussi la preuve que la bande dessinée est un art narratif tout à fait compatible avec une réflexion humaniste !