Revermont
de Jean-Claude Pirotte

critiqué par Sahkti, le 16 décembre 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
A moi la brume des souvenirs
La poésie de Jean-Claude Pirotte est agréable à plusieurs points de vue.
Tout d'abord pour son apparence élégante, simple, accessible, qui laisse toutefois transparaître quelques techniques et secrets enfouis qu'un lecteur averti pourra exhumer après lectures et relectures, après une pénétration plus intense des mots du poète qui allie si bien les règles du classique à celle des sonorités.
Pour les idées qu'il déploie ensuite, libres, par moments révoltées, quémandeuses de sérénité ou expressions sincères d'un regard sur le monde qui évolue, avec ou sans nous. Où est notre place dans tout cela?

"c'est le doute redoutable
qui me ligote à ma table
captif de la certitude
je fuirais comme Latude
le doute c'est mon aimant
il me fonde et me dément
il est l'ombre que j'écoute
et l'arme que je redoute"
(page 29)

La couverture de l'ouvrage est une gouache de Jean-Claude Pirotte, des toits sans fin, sombres et brumeux, à l'image de certains des fragments poétiques du recueil qui fleurent la mélancolie, la nostalgie, la recherche de souvenirs à jamais perdus.
On cherche la protection, des certitudes anciennes afin de créer celles à venir.

"on rentre le bois de l'hiver
on calfeutre le bas des portes
avec les manchons tricotés
les fruits tardifs dans le cellier"
(page 53)

Un texte poétique écrit tel un journal, entre le 20 octobre et Noël 2007, à Arbois, mentionnant les auteurs chers à l'auteur; encore une fois des plumes protectrices, celles qui accompagnent les regrets.
Poésie douce et sombre qui suit une vie, qui en souligne des accents de fin, avec tout de même, de ci de là, de jolies notes d'espoir.