Soleil couchant
de Osamu Dazai

critiqué par Kinbote, le 13 décembre 2008
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
"Crépuscule de l'aristocratie"
En raison de la guerre, une jeune femme de 29 ans ans, Kazuko, et sa mère doivent aller vivre à la campagne en attendant le retour de son frère Naoji qui est allé combattre dans le Pacifique. Naoji est opiomane, il fréquente un écrivain, M. Uehara, alcoolique notoire, duquel Kasuko, après l’avoir vu une seule fois, tombera amoureux….

C’est le tableau de la fin d’une époque, celle de l’impérialisme qui a conduit à la guerre et celle de l’hégémonie des aristocrates.
La mère représente la meilleure part de la famille, sensible, cultivée et ouverte sur le monde. À son décès, les règles qui fixaient la vie familiale n’ont plus cours et ses enfants sont livrés à eux-mêmes. C’est à l’image de la société de ce temps. Kasuko décide de vivre d’amour et de révolte, elle s’éprendra d’un écrivain, fils de paysan, et voudra un enfant de lui. Naoji, par manque de vitalité, due à la faiblesse inhérente à ceux de son rang, décidera de renoncer à l’existence.
L'expression "gens du soleil couchant" est, paraît-il, passée dans le langage courant.

Quand on sait que l’auteur était issu de l’aristocratie et qu’il vivra une vie de « débauché » avant de finir par se suicider, on comprend qu’il a mis beaucoup de lui dans les personnages de cette famille sur le déclin, dans les opinions qu’il attribue aux uns comme aux autres, y compris à l’écrivain.

Un beau roman, emblématique d’une époque précise, dans lequel souffrances et passions couvent sous le corset des traditions pour finir par se révéler dans toute leur violence.