La tentation de l'après
de Emily Tanimura

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 12 décembre 2008
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Fausse lolita
Un petit premier roman, presqu’une nouvelle, racontant le mal de vivre d’une adolescente suédoise de quinze ans. Pour s’émanciper, elle se prend un amant quinquagénaire et le rencontre sporadiquement, lui donne sa virginité. Si de prime abord, ce bouquin peut paraître provocateur ou immoral, il n’en est rien, car l’approche minimaliste de l’auteur fait en sorte qu’il n’y a pas vraiment de scènes choquantes ou même de rebondissements qui vont briser la trame linéaire.

On ne connait pas les motivations profondes de la narratrice, ni celle de son partenaire. C’est l’écriture de la lassitude, de l’ennui. On ressent cette bizarre impression que notre confidente ne sait pas pourquoi elle-même désire tant détruire son innocence et s’extraire de l’enfance. Bref, une histoire nébuleuse, triste et finalement sans grand intérêt.

(Prix Montalembert)
La tentation de l'après 9 étoiles

Le dernier livre que j'ai lu récemment. Perso, c'est "Lolita" du point de vue de l'adolescente.

Un livre osé, percutant, troublant, intimiste, humain et non superficiel.

L'héroïne, livre, derrière son histoire d'amour, l'ignorance d'une adolescente, rejetée. Une de ses camarades.

Un roman, sorte de Journal intime, sulfureux et intense.

Ce livre que je trouve très réussi, m'a bouleversé. M'a rappelé le téléfilm "Sortie de route" de Manuel Martin Cuenca. Un remake de "Lolita" totalement troublant et déstabilisant.

A lire et à relire.

Bobharris - Caen - 32 ans - 2 juillet 2011


Un roman mélancolique 6 étoiles

La Suède peut être triste.
Ce pays calme et serein manque parfois de piment. L'adolescence est une période difficile où plus rien n'est fiable, où les vérités de l'enfance s'effondrent une à une.
Mêlez l'un à l'autre et vous obtiendrez un cadre mélancolique dans lequel la protagoniste avance de désillusion en désillusion.

L'ennui gagne le lecteur, il est vrai, l'attente d'un rebondissement qui ne viendra pas, ou si peu.
Mais le lecteur peut, en revanche, se laisser bercer par cette douce tristesse. L'écriture simpliste, qui pourrait être en fait un journal intime, dénuée de toute description inutile, invite le lecteur à l'imagination. Je me suis plus d'une fois perdu dans mes propres pensées en lisant ce roman.

Un roman qui se lit rapidement, qui s'oubliera vite inévitablement.
On ne retient pas le quotidien morose malheureusement.

Ahsieg - - 40 ans - 6 octobre 2009