L'Oblomova
de Tecia Werbowski

critiqué par Dirlandaise, le 8 décembre 2008
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Paresse, douce paresse
Une femme à l’aube de la soixantaine, est habitée par une douce léthargie et une paresse chronique. Son mari défunt la surnommait « Oblomova » en référence à « Oblomov », le héros délicieusement paresseux d’un roman de Gontcharov. Maya Ney est seule au monde. Elle n’a plus de famille et son mari est décédé voilà déjà huit années. Elle jouit d’une bonne sécurité financière grâce à l’héritage que lui a laissé son époux et elle n’a donc pas à se casser la tête à essayer de gagner sa vie. Elle vit à Montréal mais est originaire de Pologne. Ses deux chats sont les êtres vivants qu’elle aime le plus au monde au point de ne pas les laisser sortir sans une laisse. Son immense amour pour eux en a fait des forçats. Maya est envahie d’une douce nostalgie et se demande de quoi son futur sera fait. Et si elle prenait son destin en main et agissait plutôt que de laisser venir passivement à elle les événements comme elle l’a fait toute sa vie durant ? Serait-ce pour le mieux ou pour le pire ?

Un récit très tendre, empli de cette douce nostalgie qui caractérise tous les romans de Tecia Werbowski. Je me retrouve dans ses œuvres. Elle touche un point sensible en moi et me rejoint souvent. C’est pour cette raison que je suis tant attirée par ses livres. Souvent je me reconnais dans ses personnages et cela me procure une immense joie et un grand réconfort malgré la grande tristesse qui imprègne presque toujours ses textes. Mais c’est beau et comme c’est doux à lire !

« Mon lit, mon petit, mon cher petit lit, mon berceau, mon cercueil, mon matelas, voilà donc mon havre sûr. Mon petit lit, quel calme idyllique dans l’océan de l’activité fébrile du monde environnant, de cette hâte, cette hystérie qui pousse à courir quelque part, à faire quelque chose, absolument ! Vraiment, je ne comprends pas pourquoi les gens se hâtent de la sorte, après quoi ils courent. Chaque jour nous rapproche de la mort, non ? »