Dialogues sur la religion naturelle
de David Hume

critiqué par Oburoni, le 29 novembre 2008
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
L'erreur Dieu
Présenté sous forme d'un dialogue entre trois personnages, Demea, Philo, et Cleantes, le philosophe des Lumières écossaises cherche -a priori- à comprendre quelle est la nature de Dieu, si on peut la connaitre. Le fait que les trois orateurs soient en désaccord quant à l'essence de Dieu sert en fait de prétexte pour faire voler en éclat l'idée même que Dieu... existe !
Là est tout le génie du philosophe : laisser supposer que, sans jamais se compromettre ( il faut être suicidaire pour se réclamer athée dans l'Ecosse du XVIII siècle... ! )

Commencé en 1750 et fini en 1776, l'ouvrage sera publié à titre posthume et anonymement en 1779. Adam Smith, l'économiste à qui Hume avait confié le texte, en avait trouvé l'argumentaire tellement destructeur qu'il prit toutes les précautions nécessaires avant de le révéler au public...

C'est que les arguments traditionnels supportant l'existence de Dieu sont balayés d'un revers de main. Les attaques les plus vives et dévastatrices étant menées contre la soi-disant plus forte d'entre elles : la preuve physico-théologique ( la nature ordonnée, parfaite, du monde implique un Créateur ).
Se servant d'exemples comme une maison ou un bateau, il en faut peu à Hume pour montrer la fausseté d'un tel argument, qu'il dit reposer sur une analogie erronée. Dieu ? Une erreur de raisonnement, que le philosophe se fait un plaisir de démonter en règle.
Incisif.