Journal, tome 1 - Ténèbres en terre froide (1957-1964)
de Charles Juliet

critiqué par Henri Cachia, le 9 novembre 2008
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
CHARLES JULIET UN DESESPERE STIMULANT
Dans ce premier journal, Charles JULIET, est dans une période mélancolique et suicidaire. Je l'ai découvert, il y a une vingtaine d'années, alors que moi-même je dépérissais, à vue d'oeil. Je quittais tout le monde. Femme, enfant, profession, psy. J'ai tendance au tir groupé. Cette petite parenthèse, pour signaler que ce premier tome du journal de Charles JULIET, au lieu de m'enfoncer, m'a stimulé au point de redresser la tête progressivement, en lisant à voix haute chacune de ses pensées, ou plutôt comme il le dit lui-même chacune de ses notes.
En effet, à l'époque, après une correspondance (il considère la correspondance comme une partie intégrante de son métier d'écrivain), il m'avait confié qu'il ne se sentait pas capable d'écrire autre chose que des notes. Cet homme a attendu une quinzaine ou vingtaine d'années avant d'être publié, ne se détournant jamais, de ce qu'il a toujours cru être son chemin... l'écriture.
Je m'arrêterai là pour ce premier jet d'une première critique, sur un des rares écrivain de notre temps authentique (Vous rappelez-vous de sa première intervention chez Pivot (Apostrophes). Complètement innatendu, d'une sincèrité troublante. Quelqu'un qui ne venait pas dire ce que l'on attendait de lui. Un peu comme Modiano, quoique ce ne soit pas tout à fait la même chose...