Parfum de sainteté de Maximilien Durand

Parfum de sainteté de Maximilien Durand

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Dirlandaise, le 7 novembre 2008 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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Pour l'amour de Dieu ?

Recueil de huit très courtes nouvelles qui nous propose des thèmes tous reliés à la religion, la foi, le martyr, la souffrance et la sainteté. L’action de chacune de ces nouvelles se situe à des époques et des lieux très différents que ce soit en Égypte sous le règne de l’empereur Constantin, à Florence en 1441, en Hollande, en France à l’époque de la Révolution, en Italie en 1640…

Un régal que ces huit nouvelles ! L’écriture est impeccable et le vocabulaire très riche et recherché. Deux de ces nouvelles ont ma préférence soit celle intitulée « Odeur de sainteté » où on assiste à l’étrange métamorphose d’une belle jeune fille gâtée et vaniteuse en une grabataire hideuse et repoussante mais qui offre ses souffrances à Dieu et est considérée comme une sainte par les habitants de la ville qui ne tardent pas à lui vouer un véritable culte. Est-elle vraiment sainte ou n’est-ce qu’une imposture ?

La nouvelle intitulée « Ecce Homo » est d’une grande dureté et relate l’histoire d’un petit groupe de missionnaires occidentaux qui doivent endurer un incroyable supplice au nom de Dieu parce qu’ils ont refusé de le renier. Une nouvelle très forte et d’une très grande puissance narrative qui décrit avec force détails jusqu’à quel point l’être humain peut s’acharner sur celui qui refuse de se plier à sa volonté et renier son Dieu. Un chef-d’œuvre que cette nouvelle !

Les autres sont également excellentes et offre un intérêt certain et une grande qualité littéraire.

L’auteur dont c’est le premier livre enseigne l’histoire de l’art paléochrétien et l’art byzantin ainsi que l’iconographie chrétienne au Louvre. Un livre à découvrir assurément !

« Le déclin de Lydwine rythmait la vie de sa famille tout entière. Chaque jour, la déliquescence de son corps s’accentuait. Son épaule, rongée par une tumeur, s’infecta. Puis elle contracta le mal des ardents et son bras droit, entrepris par le pourrissement, se détacha à moitié du buste. Des névralgies inhumaines la firent divaguer. Sa bouche vermillait de lésions et de caries. La peau de son visage se crevassa, de la racine des cheveux jusqu’au milieu du nez, éclatant comme un fruit trop mûr. Son œil droit mourut et l’autre ne supportait plus la moindre lumière sans suinter de sanie. Le sang, enfin, lui dégoulinait par le nez, la bouche et les oreilles. » (Odeur de sainteté)

« Aussi s’endormit-elle paisible, livrée au néant de sa nuit, se reposant du vide de sa journée. » (Agnus Dei)

« Le père Bianchetti était horrifié. Cette ignoble petite vieille avait déversé avec une complaisance manifeste la noirceur de son âme. Un exécrable sourire froufroutait sur la flétrissure de ses lèvres. Elle n’avait jamais été qu’une coquette, éprise d’elle-même, délirante d’amour-propre. » (Vanité des vanités)

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