A. O. Barnabooth: Poésies
de Valery Larbaud

critiqué par Nance, le 29 octobre 2008
( - - ans)


La note:  étoiles
« Grande poésie des choses banales: faits divers; voyages; »
Ce vers que l’on retrouve dans Alma Perdida résume bien la poésie d’Archibald Olson Barnabooth, « personnage » de Valery Larbaud. Il voyage, on voyage. Ses souvenirs reprennent vie à travers ses yeux et les nôtres.

« Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement
Entrent dans mes poèmes et disent
Pour moi ma vie indicible, ma vie
D’enfant qui ne veut rien savoir, sinon
Espérer éternellement des choses vagues. »

J’ai connu Larbaud par l’extrait d’Eterna Volutta dans Monsieur Malaussène de Daniel Pennac:

« Allez dire à la Honte que je meurs d’amour pour elle;
Je veux me plonger dans l’infamie
Comme dans un lit très doux;
Je veux faire tout ce qui est justement défendu;
Je veux être abreuvé de dérision et de ridicule;
Je veux être le plus ignoble des hommes. »

J’ai tout de suite voulu approfondir l’auteur, mais c’est peu trouvable à Montréal. J’adore la poésie qui ne se force pas à rimer, je trouve ça plus naturel, ça me touche plus. Je commence à découvrir la poésie. C’est un genre littéraire qui m’attirait peu, me rebutait même, mais de plus en plus, je fais des trouvailles (Byron, Shelley, Coleridge, Poe, ...). Les poèmes de Barnabooth ont souvent atteint la cible avec moi. La force, la richesse et la musicalité des mots m’ont frappé. C’est difficile, mais si j’aurais à choisir mes cinq poèmes préférés de Barnabooth, je dirais le provocant Eterna Volutta, le dur Don de soi-même, le nostalgique Nuit dans le port, l’intéressant Alma Perdida et le lyrique Thalassa.

« Ces gens qui ne voyagent pas, mais qui restent
Près de leurs excréments sans jamais s’ennuyer,
Je reverrais leurs têtes un temps oubliées, et eux
Continuant leur vie étroite, leurs idées et leurs affaires
Comme s’ils n’avaient pas vécu depuis mon départ... »