Darwinia
de Robert Charles Wilson

critiqué par CC.RIDER, le 21 octobre 2008
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Livre inclassable et surprenant
En Mars 1912, l'Europe et une partie de la Grande Bretagne disparaissent subitement pour être remplacées par un continent inconnu à la faune et à la flore non terrestre que l'on appelle la Darwinie. Le jeune photographe Guilford Law se passionne pour le sujet qu'il considère comme une énigme scientifique à résoudre et non comme une intervention divine. Il participe à la première grande expédition d'exploration qui arrive à s'enfoncer au coeur de ce continent sauvage, inconnu et quasiment vierge de toute présence humaine. Il ne sait pas encore qu'il va devoir affronter de terribles dangers et remettre en cause quasiment toutes ses certitudes.
Ce livre qui démarre sur un thème que n'aurait pas renié le grand Jules Verne, se poursuit le long des rivages de la science fiction la plus échevelée pour s'achever en apothéose dans la fantaisie, le fantastique pour ne pas dire la poésie la plus démentielle. R.C.Wilson, qui nous a donné plus récemment "Spin", mérite largement sa place parmi les grands de la littérature d'imagination tant son talent est original, sa plume alerte et son ambition singulière. Oeuvre étrange et passionnante qui aborde autant les thèmes de la SF d'aventure classique que ceux de l'immortalité, des passerelles entre les mondes ou des couloirs du temps. Livre inclassable qui peut surprendre et révulser les esprits cartésiens et rationalistes. Mais n'est-ce pas le propre des grandes oeuvres ?
Personnages anecdotiques 8 étoiles

Je suis en grande partie d'accord avec la critique principale, bien que je ne partage pas son enthousiasme.

Moi aussi, j’ai bien aimé le fait que l’auteur ait écrit un roman action/aventure dans le style du « monde perdu » d’Arthur Conan Doyle (plus que de Jules Verne, m’est avis), avec cet univers européen sauvage et étrange, peuplé de bêtes bizarres et de plantes fabuleuses. Robert Charles Wilson est doté d’une solide imagination qu’il utilise très bien. Grâce à cela, la fin est particulièrement inattendue et savoureuse.

Ma principale critique se porte sur ses personnages. Ils sont assez anecdotiques, fades, et semblent bien trop modernes pour l’époque durant laquelle ils sont censés vivre (début du 20ème siècle). Je les trouve bien moins attachants que dans Spin. Or, il me semble que l’une des grandes forces de cet auteur est la création de personnages agréables à suivre.

Ce n’est pas un mauvais roman, loin de là. Mais il lui manque un peu de sel pour être vraiment savoureux.

Neovir - Lyon - 46 ans - 27 février 2011