Jouer avec le feu
de Phil Lamarche

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 21 octobre 2008
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
L’Amérique et ses fusils
Teddy est un adolescent américain typique de quatorze ans. Un jour d’ennui, il cherche à impressionner ses amis en leur apprenant comment charger la carabine de son père. Durant son absence, l’un d’eux tue accidentellement son frère. L’incident affecte le garçon. Obligé de mentir pour se protéger, il se noie dans la culpabilité au point de s’automutiler en se brûlant avec un briquet. Sa confusion l’amène à fréquenter un gang skinhead appelé les ‘Jeunesses américaines’ friand de vandalisme et vouant un culte aux armes à feu. Rien pour aider à retrouver le droit chemin…

Comme pour de nombreux premiers romans, certains critiques crient au chef-d’œuvre. Pourtant, l’écriture est d’une médiocrité gênante. Pratiquement toutes les phrases commencent par ‘Il’ et l’auteur réfère à son protagoniste par l’utilisation du mot ‘gamin’ des centaines de fois, instaurant une distance qui tue tout lien affectif.

Sous des allures de dénonciation de l’obsession américaine pour les fusils se trame en réalité un simple portrait stéréotypé de l’adolescence américaine moderne. Le livre ne débouche pas sur une grande réflexion sociologique. Un peu comme les récents films de Gus Van Sant, il s’agit plutôt d’une observation clinique d’ados qui doivent se débrouiller tout seul pour régler des problèmes dont l’existence était inconcevable il y’a quelques années.

Un roman qui se lit facilement en se disant qu’un écrivain aguerri aurait pu faire tellement mieux avec le sujet.