Sur les quais de Budd Schulberg, Rodolphe (Scénario), Georges Van Linthout (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Shelton, le 18 octobre 2008 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans)
La note : 8 étoiles
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Bien noir, bien fait, émouvant !

C’est en 1986 que naquit une collection qui allait marquer un grand nombre de lecteurs adeptes des romans noirs, les vrais, pas les simples policiers… Avec Rivages / Noirs, un grand nombre d’auteurs américains arrivaient dans nos bibliothèques et certains Européens, Français en particulier, trouvaient un éditeur disponible pour leur offrir leur chance !

Les éditions Casterman, toujours à la recherche de nouveaux lecteurs adultes – nostalgie de « A suivre » ? – ont trouvé, dans le patrimoine de ce label, une réserve presque inépuisable de scénarii de qualité. Une entente ayant pu naitre entre les deux éditeurs, François Guérif et Matz, une envie commune ayant vu le jour, les lecteurs commencent à se régaler et ne boudons pas notre joie à leurs côtés.

Cette adaptation d’un roman assez classique est d’une grande qualité. L’histoire est simple, du moins dans les faits, mais pas pour ceux qui la vivent. Elle est aussi très connue car un film d’Elia Kazan lui a fait faire le tour du monde… Un prêtre, courageux et idéaliste, un docker, simple et fondamentalement honnête, une jeune femme, belle, innocente et intègre… et, tout autour, le milieu, des méchants, la vie dure et difficile, la corruption et le crime…

Le dessin, en noir et blanc, est à la fois classique car au premier abord on a le sentiment de plonger quelques décennies en arrière, mais il est aussi d’une grande modernité car le découpage, les plans, la composition des vignettes, n’ont rien de vieillot et c’est ce qui donne à cette bande dessinée, aussi, un rythme, une énergie, une âme…

Les personnages, eux, en dehors des différences réelles avec le film cité plus haut, sont plus profonds, plus réels, plus crédibles. C’est probablement une conséquence du passage du texte à la bédé. Ces adaptations sont plus imagées, dégagent plus d’émotions que les phrases… mais on a plus le temps de s’immerger dans les dessins de Georges van Linthout que ce n’est le cas avec le film de Kazan.

Enfin, sans vous révéler les tenants et aboutissants de cet ouvrage et de son adaptation en bédé, je peux vous certifier que nous sommes dans un drame, un horrible drame, ce genre d’histoire qui fait verser une larme même aux plus insensibles…

Et c’est pour cela que lorsque vous essuierez quelque humidité qui dégoulinera le long de votre visage, vous entendrez un des personnages de Budd Schulberg dire, pour lui-même :

« Rome ne s’est pas fait en un jour… N’empêche, la bataille est rude… Longue et rude… »

J’ai beaucoup aimé et j’espère que vous prendrez autant de plaisir que moi en accompagnant ce pauvre Terry Malloy…

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