Les Sexes Ivres
de Gabriel Lalonde

critiqué par Calepin, le 17 octobre 2008
(Québec - 42 ans)


La note:  étoiles
Bel aphrodisiaque !
4e de couverture : Une femme-chat, un voyeur, une chambre secrète dans la tête. Se sentir à la fois l'un et l'autre. Être soi-même plusieurs à la fois. De mutations en transformations, devenir l'Autremoi. Les sexes ivres, un petit conte érotique où se mêlent jeux d'amour et jeux de peau.

Commentaires : Quel superbe texte offert par Gabriel Lalonde ! Un senti descriptif qui grandit au fil des pages, rempli d'images mouvantes caressées par les mots. C'est d'une sensualité érotique incroyable ! D'un couvert à l'autre, le texte passe par plusieurs niveaux. D'abord, sur le plan de la structure. On passe d'un texte narratif à sauce poétique pour ensuite pencher dans une poésie narrative de plus en plus épurée de structure romanesque. L'évolution existe aussi dans l'émotion, mais surtout dans la brisure de l'individualité qui cherche la fusion des corps, des esprits, des identités.

Au final, on se rend bien compte que le texte n'est qu'un outil à fusion, à visiter et se revisiter, pour devenir ce que Lalonde nomme l'Autremoi. C'est grâce à ce thème qu'on passe d'un conte érotico poétique réussit à un véritable travail poétique à la recherche d'une union intense de tous les sens. De la femme, de l'homme, du monde autour, pour s'y perdre. Du grand art !

Extraits : « [...] Le cuir m'arrime. Le cuir m'éveille. Je suis mâle. J'entends des appels. J'ai des chaleurs plein la tête. Je suis fou. Un voyeur dévoré par sa vision. Un nageur noyé par un cri intérieur. [...] » [p.23]

« S'éveiller au milieu de la nuit son nom plein la bouche. Rêver éveillé, rêver endormi. Errer de désir. Espérer son passage. Le provoquer. Sentir ses parfums, les traces de ses pas. Trembler plein la peau, plein le coeur. Au recoin de la bouche trembler d'amour, trembler d'envie. » [p.50]