Le Projet Syracuse
de Georges Desmeules

critiqué par Dirlandaise, le 7 octobre 2008
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Un livre bien étrange...
Quel livre étrange que nous propose ici Georges Desmeules ! Je l’ai lu avec l’impression de ne pas vraiment tout comprendre, comme si quelque chose m'échappait constamment. En effet, c’est un récit assez hermétique qui s’adresse à mon avis à ceux qui aiment le baseball et les mathématiques. Et aussi c’est vrai les histoires d’espionnage.

En gros, c’est l’histoire d’un allemand du nom de Wolf Habermann qui a immigré aux États-Unis dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale. En fait, cet allemand est un espion d’Hitler qui a pour mission de freiner pendant quelques années la recherche scientifique américaine. Pour ce faire, Habermann conçoit un système mathématique à double équation qui a pour unique but de détourner l’attention des scientifiques américains et ainsi retarder la recherche. Cette mission est nommé « Projet Syracuse ». Après la guerre, Habermann s’installe définitivement aux USA et s’intéresse au sport national : le baseball. Alors là, ça devient assez compliqué et tortueux. Il est question de deux sociétés secrètes, d’un nain engagé dans les ligues majeures pour un seul match, d’assassinat, de complot, de la signification ésotérique du baseball, de mormons, d’un propriétaire d’équipe radin et ainsi de suite.

Il faut bien s’accrocher pour lire ce livre car ce n’est pas donné ! Je me demande bien comment un auteur peut imaginer une telle histoire. Tout le long, je me demandais si c’était réalité ou bien fiction. Le livre est écrit comme un reportage et la lecture est loin d’en être facilitée. Mais, cela ne manque pas d’intérêt. L’écriture est irréprochable et c’est extrêmement bien documenté. J’ai beaucoup appris sur le baseball et sa supposée signification. Très imaginatif et même amusant. Toutefois, à ne pas lire si vous ne voulez pas vous coltiner avec des phrases comme celle-ci :

« La conjecture de Syracuse représente un ensemble complexe d’équations dont l’interaction conduit à une forme d’interférence événementielle. Ce principe peut s’appliquer à la trigonométrie, à des équations du énième degré ou au calcul intégral. Il en résulte depuis lors une méfiance généralisée à l’endroit de toute construction abstraite, de la loi faible des grands nombres à l’ensemble de la stochastique, voire au mouvement brownien. Son exposition exige évidemment une connaissance approfondie du langage mathématique et dépasse le cadre du présent ouvrage. »

Et ce n’est pas la seule phrase de ce type dans le récit ! C’est bien le roman le plus bizarre que j’ai lu à date mais dans l’ensemble, il m’a plu. C’est mon côté maso…