Levinas, le passeur de justice
de Jean-François Rey

critiqué par Veneziano, le 21 septembre 2008
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Philosophie et éthique de la justive
Emmanuel Levinas est un philosophe français d'origine lituanienne, dont l'oeuvre, essentiellement consacrée à la justice, a marqué le XXème siècle, qu'il a presque traversé dans son intégralité.
En amont de la justice, est le rapport à autrui, l'Autre distinct du Même, le prochain et le lointain. De ces distinctions, naît la perception de la différence et de l'infini de l'être, de l'humain, ce qui implique une vision presque cartésienne d'autrui.
C'est alors, après ce préliminaire complexe de la catégorisation des individus de son environnement et au-delà, que peut intervenir le tiers pour régler les conflits, qui doit être mis à un degré supérieur de hauteur, déjà présent dans le dicothomie Même-Autre, cette hauteur étant constitutive de ll'éthique.
Le juge se met en haut, à l'extérieur de la société dans le cadre de sa fonction, alors qu'il en est une partie intégrante, pour interpréter les normes codifiées par un ordre encore plus haut, l'Etat ou le livre révélé, comme le Talmud, qu'il analyse. La bureaucratisation de l'Etat et la réflexion généralisante de la religion permettent une forme d'aboutissement systémique.

Ce petit livre retrace une pensée complexe, difficilement accessible. Au bout d'une semaine, voilà l'état de ce que j'en perçoît, en n'étant pas sûr, loin de là, de tout maîtriser, ce qui est d'autant plus frustrant que le thème est passionnant. On peut s'interroger sur les qualités didactiques de l'ouvrage et mes facultés d'entendement. Il va falloir que je m'y replonge !
Cet livre est donc à méditer. Il permet de (re)découvrir des facettes du sujets inconnues ou oubliées ; le bac de philo est un peu loin. L'interprétation religieuse m'a fait interroger sur des liens avec le Traité théologico-politique de Spinoza, peut-être à tort.

Courage, patience, réflexion et obstination s'avèrent nécessaires pour cette lecture.