Le Passé devant soi : Figures de la vie impossible, tome 1
de Gilbert Gatore

critiqué par Deedoux, le 19 septembre 2008
( - 38 ans)


La note:  étoiles
double histoire, double récit
Voici un petit livre, quelques pages très bien écrites qui narrent la vie de deux personnages Isaro et Nikos, l'un tente de retrouver ses racines après avoir été adopté par un couple de français, l'autre brimé, maltraité par les siens car muet et laid, tente de faire sa place ds ce monde quelquefois cruel. Belle narration toute en subtilité.

On s'attache aux personnages même si on n'est pas toujours du même avis qu'eux !

A lire !
Une autre vision du drame rwandais 7 étoiles

La lecture du titre semble antithétique car passé et futur se confondent. En rentrant dans le roman, le lecteur découvre qu’il s’agit bien d’une prospection du passé, un passé pas tellement lointain puisqu’il vise le drame du Rwanda en 1994.
Gilbert Gatoré signe ici son premier roman qui fait partie de la sélection du Prix Tropique 2009 de l’Agence Française de Développement et du 22ème Festival du 1er roman à Chambéry. Il a obtenu le prix Ouest-France / Etonnants Voyageurs 2008.
Le lecteur suit le parcours de Niko, un africain arrivé sur l’île aux singes. Qui est Niko ? Un solitaire pas bien perçu par ses congénères car différent des autres : muet, au physique harmonieux mais desservi par une dentition affreuse qui fait fuir quand on le voit sourire ! Avant d’accoster dans cette île, il a vécu au village, en marge. Il suit sa logique qui lui est propre, originale, si éloignée de la normalité.
D’autre part, il y a Isaro, une « petite française » adoptée mais qui veut remonter vers ses origines ; elle rejoint sa terre natale qui a vécu le génocide. Elle ne supporte plus sa famille adoptive et cherche à comprendre ce qui lui est arrivé à elle, sa famille, son peuple.
Ce roman est à deux entrées : une entrée numérotée avec un conte à allure parfois fantastique, parfois terriblement cruelle, parfois poétique et l’autre entrée avec une narratrice qui essaie de retrouver son passé. Ces deux entrées se rejoignent en fin de récit pour en assurer l’unité.

Ddh - Mouscron - 82 ans - 9 juin 2009