Feux rouges
de Georges Simenon

critiqué par JEANLEBLEU, le 18 septembre 2008
(Orange - 56 ans)


La note:  étoiles
Le "road movie" selon Simenon...
Cet excellent roman fait partie de la période américaine, fertile en chefs d'oeuvre, de Simenon.

Ici, il sacrifie au roman de la route cher aux écrivains américains.

Au départ de ce voyage automobile, un couple de bourgeois new-yorkais s'embarque un soir de fin d'été pour aller chercher ses enfants qui sont à un camp d'été.

Le voyage de nuit qui s'annonçait tranquille et plein d'ennui va virer à l'expérience à la fois traumatisante et métaphysique pour ce couple. Leur vie va en être bouleversée et va pouvoir redémarrer, ou plutôt démarrer car ils vont parvenir enfin à se comprendre l'un l'autre. La femme va se mettre à avoir un vrai respect, et donc de l'amour pour son mari (qu'elle méprisait un peu auparavant). Le mari va se mettre à devenir un adulte qui prend ses responsabilités (et va donc cesser d'avoir une attitude d'enfant en révolte vis à vis de sa femme, sentiment qui s'exacerbait face au mépris tranquille qu'elle lui témoignait).

Une histoire d'amour au final où Simenon touche à un élément essentiel de sa quête littéraire : arriver à comprendre un peu (plus) l'autre, ne pas en rester à la superficialité (par ailleurs génératrice de routine, d'ennui, d'enlisement dans des situations de relations malsaines et de recherche de dérivatifs tels que l'alcool).
Excellent ! 9 étoiles

Steve et Nancy habitent à New York. Ils prennent la voiture pour aller rechercher leurs deux enfants qui sont en colonie de vacances. Lors du voyage, Steve s’arrête pour aller boire en vitesse un verre de rye ou de Martini ce qui agace Nancy. Et ce qui devait arriver arrive : la dispute. Quand Steve revient d’avoir été faire sa visite rapide dans un bar, il trouve dans la voiture un mot de son épouse qui dit qu’elle continuera seule de son côté. Steve s’en va à sa recherche. Entre-temps, il a chargé un bonhomme qui n’est autre que ce prisonnier qui s’est échappé de Sing-Sing ; ce truand lui vole son portefeuille, ses cartes de crédit et d’identité. Steve apprend par les journaux que sa femme s’est fait attaquer et violenter. Elle se trouve dans le coma quelque part dans un hôpital.
Simenon nous raconte tout ce qui se passe, presque minute par minute, en n’oubliant pas les côtés psychologiques.

Excellent roman « dur » car comme ( presque) toujours : Simenon va à l’essentiel.

Catinus - Liège - 72 ans - 13 août 2016