Ice Haven
de Daniel Clowes

critiqué par Louiscez, le 16 septembre 2008
(Nantes - 42 ans)


La note:  étoiles
Kaléidoscope du cauchemar américain.
Dans une petite bourgade du midwest américain, la disparition d'un jeune garçon d'une dizaine d'années bouleverse la routine de ses habitants. Voilà pour le pitch... Autant le dire tout de suite, ce fait divers est plus un prétexte que le réel moteur de ce roman graphique magnifiquement illustré et colorisé.

Daniel Clowes met ici en scène une quinzaine de personnages ayant un rapport plus ou moins net avec la disparition du jeune David Goldberg. Le réel enjeu de ce comic choral étant de dépeindre une Amérique pleine de frustration, triste et désabusée...

Ce qui surprend vraiment à la lecture de cette bande dessinée est la relative hétérogénéité dans la forme. En effet, bien que répondant aux codes du comic strip des années 50 (Edward Hopper, Charles Schultz...) chaque saynète d'une petite dizaine de pages a un traitement particulier (que ce soit au niveau du trait ou des couleurs) en relation avec le personnage qu'elle met en scène.

Bref, dans le fond comme dans la forme Ice Haven une oeuvre virtuose, une véritable réussite.
Brrrr... 7 étoiles

Je ne connaissais pas ce volume de Clowes. Par contre la critique de Louiscez est excellement juste, et j'espère que ce mot pourra contribuer à le faire connaître un peu.

Qu'ajouter de plus ? Entre des bobos misérables "never more" ou "no future" (sic), le ton est donné: ces personnages vivent tous en huis-clos, et ce en dépit du drame... De fait, comme de juste, ils ne vivent pas dans le bonheur puisque le cauchemar étant LE but ultime, ils se stoppent d'eux-mêmes au premier souci quotidien qu'il recherchent d'abord et avant tout. L'autocensure il n'y a rien de pire.

Antihuman - Paris - 41 ans - 14 mai 2013


Où il ne se passe pas grand-chose 4 étoiles

Nous suivons les habitant de Ice Haven, un « si joli nom, qui était censé suggérer un monde de glace féerique, n’évoquait dans l’esprit des gens que gelures, frimas et désolation », nous accompagnons leurs insatisfactions, personnels et professionnels...

Autre tome simple tiré de Eightball. J’ai aimé le format à l’italienne, des dessins simples qui rappellent les vieilles bandes dessinées, que j’ai déjà connu avec Eightball. J’aime le graphisme, mais il a déjà écrit plus mordant, c’était plutôt léger ici. J’ai quand même passé un bon moment de lecture, mais rien de marquant. Ce que j’ai surtout retenu de cette bédé, c’est sa vision du monde littéraire, où il est difficile de percer, où tout semble aléatoire et tapageur, où la réussite semble plus dû au hasard qu’au talent.

Nance - - - ans - 15 novembre 2011