Emily the Strange, Tome 1 : Morte d'ennui
de Rob Reger (Scénario), Buzz Parker (Dessin)

critiqué par Féline, le 16 septembre 2008
(Binche - 45 ans)


La note:  étoiles
La voleuse de chats
J’ai toujours été attirée par l’imagerie créée autour du personnage de Emily The Strange : vétements, sacs, chaussures, buttons, … A cause de la petite fille, des couleurs proposées qui sont celles dans lesquelles je m’habille le plus souvent mais surtout à cause des chats (ben oui, je pense que ça n’étonne personne ici … ) J’avais bien entendu parler que le personnage était à l’origine issu d’une BD mais sans plus. Je ne pensais pas qu’elle était traduite en français.

La BD se découpent en plusieurs chapitres : 1. Blasée ; 2. Perdue ; 3. Dark

Voilà une BD des plus atypiques qui, je le pense, déroutera les moins avertis d’entre nous. Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans un monde totalement loufoque et incompréhensible. J’avoue m’être un peu demandée le but des planches que je lisais et puis, petit à petit, la logique se met en place et on est happé par le monde d’Emily.

Autant le dire, toutes les histoires ne sont pas d’égale qualité et certaines m’ont même parus sans intérêt. Mais d’autres frôlent le génie. A cet égard, la première partie est sans doute la moins réussie. Mais dès qu’on arrive aux meilleures planches, on rit à gorge déployée face à l’inventivité de l’auteur que, chose curieuse, je n’ai pu identifier sur l’album (j’ai du chercher sur amazon). Ainsi, j’ai adoré les aventures d’Emily au supermarché, ses inventions géniales (la machine à tuer le temps, la machine pour se perdre dans son film préféré (j’en connais à qui ça plairait !, …) et surtout j’ai apprécié son adaptation des contes avec Emily en vedette, tel que Cendrillon (sangdrillon)

A noter également l’apparition de nombreuses vedettes, telles que le groupe “The Damned”, “Izzy Osbourne” ou encore “Marilyn Manson”.

Les planches sont entrecoupées de pages de petites annonces humoristiques totalement hilarantes.

Les dessins, à quelques rares exceptions, restent dans les tonalités noires, grises et rouges. Ils sont fouillés et chargés et ne laissent rien au hasard. Chaque détail a son importance et il n’est pas rare de devoir scruter une case pendant plusieurs secondes pour ne rien rater. Un esthétisme sombre, qui n’hésite pas à sombrer dans le hideux quand c’est nécessaire.

J’ai un seul regret, c’est de n’avoir probablement pas compris tous les messages et morales cachés derrières chaque histoire. Si certains étaient clairs et judicieux, certains m’ont totalement échappés. Notons également que certaines histoires se rapportaient à l’imaginaire américain. Dommage aussi que les chats ne soient pas plus à l’honneur. Le résumé de la quatrième de couverture est à cet égard un peu mensonger. Mais qu’importe, au final, j’ai passé un très bon moment !

Une belle découverte, à conseiller aux fans de Emily The Strange mais aux autres aussi !