Un éternel Treblinka
de Charles Patterson

critiqué par Hexagone, le 15 septembre 2008
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Nos frères animaux.
Un éternel Treblinka

Pour ces animaux tous ces humains sont des nazis

Cette phrase blanche sur liseré rouge , aguiche mon oeil et percute mon occiput. Pari gagné, Ko technique et achat immédiat.

Autant dire que ce livre ne passe pas par quatre chemins, de bute en blanc l'auteur démontre le lien entre les camps nazis et les abattoirs.

Dépersonnalisation des animaux pour ne les considérer que comme des sources de protéines, déshumanisation des intervenants pour mieux les conditionner à leur mission d'abattage.
Exploitation à la chaîne des animaux, dont la finalité est d'être exterminé en masse pour nous nourrir.
Invention de techniques élaborées pour accroitre le rendement.
L'invention du travail à la chaîne émane directement des abattoirs et c'est après la visite d'un abattoir que Ford eut l'idée d'appliquer cette méthode à l'automobile.
Et puis le parallèle entre les abattoirs et les camps nazis, rapts, déportation en wagon à bestiaux, tris, sélection, utilisation, exploitation, élimination après usage.
Vivisection, expérience, réduits à l'état de chose.

Cala saute aux yeux tant l'auteur sait appliquer les bonnes formules qui interpellent.

Livre émanant d'un courant de protection de la nature, déjà sensible à cette idéologie , il m'est devenu impossible à présent de regarder l'étal d'un boucher sans éprouver un ressentiment.

Lire ce livre c'est prendre le risque de changer de point de vue sur notre société, ses dérives et ses espoirs.

Soyons reconnaissant à nos frères animaux du lourd tribut que nous leur faisons payer pour notre confort.