Les Manuscrits de Brassens, coffret 3 volumes : Chansons - Brouillons et Inédits
de Georges Brassens

critiqué par Jules, le 12 novembre 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un poète troubadour moderne
Georges Brassens est né en 21 et décédé, il y a vingt ans, en 81. Pour l’instant, les librairies regorgent d’ouvrages qui lui sont consacrés. J'ai choisi celui édité par « Textuel » : j'aime cette maison d'édition.
Comme elle l’avait fait pour Rimbaud, elle nous donne à nouveau un coffret de trois livres consacrés à celui qui, comme Brel, a été adoré ou honni. Aznavour est quasiment le seul grand qui nous reste de cette époque si riche de la chanson française. Brel nous a quittés le premier, suivi par Brassens trois ans plus tard. Gainsbourg, Ferré et Trenet ont suivi.
Comme me le disait le grand avocat français Paul Lombard, alors qu’il me parlait de poésie lors d'une interview, Brassens était un grand poète, comme Brel et les autres. Si la littérature française ne s’est pas bien remis du décès de ses grands auteurs de cette époque, il me semble que c’est un peu moins vrai pour la chanson. Elle a su se trouver quelques nouveaux talents solides.
Le cahier trois nous donne une version imprimée des textes de Brassens. On y trouve aussi le contexte de chaque chanson, la façon dont elle est née, à quelle époque dans l'œuvre globale et parfois également une référence à certaines chansons chantées par d’autres.
Le cahier un, malgré quelques corrections, nous donne les textes définitifs de ses chansons écrites, de son écriture très régulière, dans un cahier quadrillé.
Dans le cahier deux, nous n'en sommes encore qu'à des brouillons éloignés du texte final. Il y a également quelques textes inédits.
Si j'ai pu apprécier le travail fait par Renaud, ou surtout celui de Maxime Le Forestier, sur les chansons de Brassens, il n'en reste pas moins que dominent dans ma mémoire la silhouette un peu pataude, le regard chaud et la voix profonde de Georges Brassens lui-même.
Un grand poète et un grand musicien 8 étoiles

Je me souviens d'une vieille émission de télévision, appelée "le grand échiquier" animée par Jacques Chancel. Seuls les plus âgés d'entre nous s'en souviendront, n'est-ce pas, Jules? Au cours de l'une d'entre elles, Brassens était invité en même temps que le merveilleux pianiste Alexis Weissenberg, qui est un peu oublié aujourd'hui.
On leur servit alors le couplet habituel sur la richesse des textes de Brassens et sa pauvreté mélodique. Alors, là, Weissenberg dit qu'il n'était pas d'accord, et fit une démonstration pianistique brillante de la richesse de l'univers musical de Brassens en interprétant plusieurs de ses airs à la manière de Bach, de Mozart, de Beethoven, etc. Ce fut un moment de télévision grandiose.
A côté du piano, Brassens ému,un peu pataud, l'air de se demander ce qui lui valait cet hommage brillant.

Leura - -- - 73 ans - 13 novembre 2001