Éloge de la lenteur : Et si nous ralentissions ? de Carl Honoré

Éloge de la lenteur : Et si nous ralentissions ? de Carl Honoré
( In praise of slow)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Divers

Critiqué par Le café de..., le 27 août 2008 (Perpignan - Bordeaux, Inscrite le 17 août 2008, 40 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (48 924ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Le "temps juste" comme art de vivre

Carl Honoré, journaliste canadien ayant travaillé pour l'Economist, l'Observer... se pose la question de notre rapport actuel au temps, notamment notre perpétuelle quête de la vitesse.

Après des recherches historiques sur l'évolution de la perception du temps, il remet en cause cette perpétuelle recherche de "quantité" dans la travail, la famille, le couple et les loisirs.
Ayant enquêté sur les courants "Slow" émergents (Slow Food, Super Slow, Slow Sex, Tempo Giusto...), il propose au lecteur une description de chacun des mouvements, ainsi que sa propre expérience de sceptique lors des formations ou prestations auxquelles il a participé.

Chaque chapitre balaie un aspect de vie particulier : le goût, le sport, la santé, l'amour, le travail, le temps libre, l'éducation des enfants. Pour chacun, il fait un état des lieux des pratiques occidentales, puis explore une autre manière de percevoir les choses, plus lente et plus qualitative.
Il montre que la "lenteur" peut amener à plus de "performance" et à plus de "bonheur", contrairement aux préjugés répandus.

Présenté comme un manuel d'apprentissage, écrit de manière simple et très abordable, "Eloge de la lenteur" fait passer un bon moment et a le mérite de remettre en cause des idées très établies. En commençant par rechercher le sens de tout ce que nous faisons et le temps que nous y accordons, nous pourrons certainement ajouter un peu de saveur à nos existences.

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Les éditions

  • Éloge de la lenteur [Texte imprimé] Carl Honoré [traduit de l'anglais par Sophie Artaud]
    de Honoré, Carl
    Marabout / Marabout (Paris)
    ISBN : 9782501055246 ; 24,96 € ; 22/08/2007 ; 286 p. ; Poche
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4 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 4 août 2014

« Eloge de la lenteur » ? Iconoclaste, non ? Mais tentant, non ? L’impression que me donne cet ouvrage, c’est celle d’un journaliste qui aurait trouvé un sujet potentiellement porteur pour écrire quelque chose qui puisse se vendre, bien, et faire du buzz. D’où « Eloge de la lenteur », par Carl Honoré, journaliste canadien.
Le titre pourrait faire penser à un ouvrage aux connotations philosophico-sociétales ? Il tire plutôt dans la catégorie de ces ouvrages dits de « développement personnel ». L’écriture est clairement celle d’un journaliste. C’est informatif – ou au moins ça se veut … - ce n’est pas littéraire.
En une dizaine de chapitres ; travail, loisirs, éducation, sexe, alimentation, comportement sociétal, … il fait le point – le sien, de point, en tout état de cause – et développe ce qui existe en matière de lenteur, ou de tentative de ralentissement de notre monde épris de vitesse. Ce qui m’a gêné régulièrement lors de la lecture – l’écoute en réalité de cet ouvrage – ce sont les certitudes assenées assorties de « de nombreuses études démontrent », « une enquête prouve » sans qu’une quelconque enquête ou étude soit clairement identifiée, nommée, appelée comme caution scientifique. D’où l’impression décrite plus haut d’un journaliste qui aurait identifié un sujet porteur, propre à assurer succès et notoriété.
Après, il y a des considérations intéressantes. Evidemment que nous vivons trop vite, que tout s’accélère et que nous en souffrons ; ça c’est plutôt une porte ouverte qu’il n’est pas forcément utile de défoncer, mais … de là à se poser en gourou et à prendre une pose de donneurs de leçons … ?
Je retiendrais malgré tout deux notions qui m’auront davantage marqué, dont j’ignorais tout à peu de choses près : le mouvement « slow food » pour ce qui concerne l’alimentation et le « Tempo Giusto » en matière musicale. Mais cette lecture s’assimile plutôt à un –gros – article de magazine. Carl Honoré ne se refait pas : il a fait œuvre de journaliste.

Philosophie de vie sans prétention

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 19 février 2013

En 2008, j’avais dévoré L’art de la simplicité de Dominique Loreau. Je découvrais pour la première fois ce type d’ouvrage qui décrit sans prétention un style de vie moins matérialiste et plus épanouissant. Carl Honoré, auteur anglophone, a écrit L’Eloge de la lenteur dans la même optique : sensibiliser à un mode d’existence plus sain, où l’on se détache des diktats de notre époque et des contraintes financières, temporelles et sociales.

Curieusement, adopter ce rythme nécessite au départ plus d’efforts, plus de concessions ; se rendre au travail à pied plutôt qu’en voiture, c’est peut-être devoir se lever plus tôt ; préparer un repas fait maison avec des légumes frais prendra sans doute plus de temps que réchauffer un plat tout fait au micro-ondes. Le temps, toujours le temps. Combien de fois au cours d’une journée raisonnons-nous en terme de temps, même pour des actes que l’on affectionne, comme un repas familial prolongé, une balade qui s’éternise un dimanche en fin d’après-midi.

L’objet de ce livre - le rapport que l’on a avec le temps dans notre société – ne devrait laisser personne indifférent. Carl Honoré nous démontre que tous les domaines sont affectés par l’emprise du temps : l’alimentation, le sexe, la santé, la famille, la conduite automobile, les loisirs, le travail, la citoyenneté… Certains chapitres intrigueront plus que d’autres. J’ai particulièrement apprécié que l’auteur évoque le concept des « Cita slow », des villes qui ont signé une charte internationale, garantissant que la municipalité tente de développer un cadre de vie agréable (peu de voitures en centre-ville, espaces verts, commerces de proximité, services publics…).

Carl Honoré reste cependant réaliste. Il souligne à chaque fois les dérives qui peuvent découler de certaines mesures, et surtout les inégalités sociales. Paradoxalement, vivre simplement aujourd’hui coûte souvent plus cher. Ceux qui tentent de manger local, de saison, bio et équilibré, s’en sont peut-être comme moi déjà rendu compte.

Ce livre est donc très agréable grâce à la philosophie de vie de la lenteur qu’il décrit. Cependant, le métier de journaliste de Carl Honoré ou la traduction de l’ouvrage en français, délivrent parfois quelques sourires, par des tournures de phrases très journalistiques et cliché, du type : « des idées de travail jaillissent de mon subconscient tels des poissons à la surface d’un lac ». Il ne faut pas non plus vouloir remonter à la source des chiffres et des informations historiques délivrés ; la minime bibliographie ne nous le permet pas. Mais si l’on se fie au propos global, on ne peut qu’adhérer à l’esprit de L’éloge de la lenteur.

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  Un filon à creuser 17 Radetsky 5 août 2014 @ 12:32

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