Intermezzo
de Jean Giraudoux

critiqué par Veneziano, le 25 août 2008
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La mort du spectre - Une belle comédie absurde
Jean Giraudoux fait un peu ici du Ionesco avant l'heure. Dans un cadre apparemment surréaliste, Isabelle, institutrice d'une petite commune rurale, a des rendez-vous quotidiens avec un spectre, et tient dur comme fer pouvoir communiquer avec les morts, et tirer de grandes leçons sur cette expérience, ce qui la rend gracieusement énigmatique. L'incompréhension grossit au village, qui s'emballe. La chasse au spectre et au surnaturel commence.
L'intrigue explique les apparitions du spectre, de manière quelque peu prosaïque, et même plutôt dramatique pour ce dernier.

La pièce est lardée de petites réflexions sur les places respectives de la religion et de la laïcité, sur les orientations de l'enseignement, tout cela avec un humour décalé qui borde une ambiance générale doucement comique.
Cette oeuvre est assez agréable, assez drôle, et fleure bon la IIIème République. Voilà de quoi passer un bon moment.
La Jeune Fille et la Mort 6 étoiles

Intermezzo. Intermède. Le cours ordinaire de la vie est arrêté momentanément. Un spectre rode autour d’une ville, d’une jeune fille, plus précisément. Certains sont sceptiques, beaucoup ont peur et d’autres, au contraire, sont émerveillés.

« Car tout est vrai chez Isabelle. Si les mauvais esprits la trouvent compliquée, c’est justement qu’elle est sincère... Il n’y a de simple que l’hypocrisie et la routine. Si elle voit les fantômes, c’est qu’elle est la seule aussi à voir les vivants. C’est qu’elle est dans le département la seule pure. C’est notre Parsifal. »

Ça aurait pu être sombre, ça ne l’est jamais. Intermezzo est une comédie légère, féerique, plaisamment pimenté de réflexions philosophiques. Une petite pièce qui m’a fait rire et que j’ai trouvée agréable à lire.

Nance - - - ans - 5 janvier 2012


La fin de l'intermède 7 étoiles

Une oeuvre dont le titre donne le ton: "Intermezzo". Cette pièce est clairement indexée sur un horizon musical, tant la dimension sonore (voir les nombreuses didascalies à ce sujet) est importante, et participe à l'ambiance générale de l'oeuvre. Le "retour à la vie" d'Isabelle au troisième acte est d'ailleurs sur fond de choral parlé, auquel participent tous les autres personnages. Un humour de bon aloi (la scène des demoiselles Mangebois au premier acte, la bénédiction laïque de l'Inspecteur,...) côtoie des réflexions plus fines. Mais tout cela semble effectivement un peu daté, et donne à cette oeuvre un caractère délicieusement fané. Cette pièce se lit comme on regarde des vieilles photos, on y prend certainement du plaisir, mais tout cela appartient au passé.

Perlimplim - Paris - 47 ans - 13 mai 2011