La cité des anges déchus
de John Berendt

critiqué par Sorcius, le 24 août 2008
(Bruxelles - 54 ans)


La note:  étoiles
La magie de Venise
Après Minuit dans le jardin du bien et du mal, qui avait pour cadre Savannah, John Berendt revient avec un récit qui se déroule, cette fois, à Venise.

L'ambiance de ce livre est tout simplement magique, féérique, scintillante.
Ville envoûtante s'il en est, mystérieuse et secrète, Venise abrite des vies passionnantes, certaines célèbres, d'autres moins, mais aux destins toujours exceptionnels ou pour le moins, inhabituels.
Dans son livre, John Berendt en fait revivre quelques unes, plongeant dans l'intimité des hommes et des femmes pas tout à fait comme les autres qui l'habitent.

Le fil conducteur du récit est l'incendie, en 1996, de la Fenice, l'opéra de Venise, et la recherche, durant cinq ans, des causes - accidentelles ou criminelles - de cette catastrophe culturelle. John Berendt a vécu pendant ces cinq années, plusieurs mois à la fois, dans la cité des Doges, côtoyant ses habitants, interrogeant, écoutant les uns et les autres évoquer le passé fastueux souvent, honteux parfois, d'une ville unique à tous points de vue.

Les nombreux palais vénitiens cachent des histoires fascinantes, peuplées d'amours, de crimes, de trahisons, de tragédies, de souvenirs grandioses. Les générations présentes ont hérité de leurs ancêtres le sens des intrigues, et à Venise, les masques ne se portent pas qu'au carnaval; chacun joue un rôle, acteur perpétuel dans une pièce de théâtre éternelle, parfois tragique, parfois comique, mais jamais ennuyeuse.

Réussissant, comme pour son livre précédent, à nous donner envie d'aller rendre une petite visite à l'acteur principal de son livre, Venise la majestueuse, John Berendt a réalisé une chose rare simplement par le pouvoir de ses mots.