Ressentiment et Apocalypse : Essai sur l'antisémitisme nazi
de Philippe Burrin

critiqué par Smokey, le 17 août 2008
(Zone 51, Lille - 38 ans)


La note:  étoiles
De grandes tragédies peuvent-elles avoir des causes simples?
Elle suscitent au moins des questions simples, comme si l'ampleur écrasante d'un événement appelait une explication taillée d'un bloc.

Ces questions, il faut les affronter, en particulier quand elles portent sur le génocide des juifs en Europe, une tragédie, s'il en fut une, où se trouva mise en cause notre civilisation.
Pourquoi l'Allemagne fut-elle le lieu de la tragédie, alors que l'aversion et l'hostilité envers les juifs étaient répandues dans toute l'Europe? pourquoi le préjugé antijuif est-il devenu, après 1933, une sorte de norme de la société allemande, permettant au régime nazi de mener sa politique sans rencontrer d'obstacle sérieux? Et pourquoi est-on allé jusqu'au massacre alors que d'autres solutions étaient envisagées?

De l'idéologie hitlérienne, on dit volontiers qu'elle ne contenait rien de neuf et qu'elle était un pot-pourri de notions présentes un peu partout dans l'antisémitisme moderne. Cela est vrai si l'on s'en tient au catalogue des figures et des motifs. Mais si l'on veut aller au-delà d'un tel inventaire, il faut rechercher ce qui structurait en profondeur l'antisémitisme nazi et pour cela prendre au sérieux le tableau qui se dégage d'une lecture attentive de Mein Kampf.

On ne sera pas surpris d'entendre l'auteur prétendre que l'antisémitisme détermina la politique antijuive du régime nazi et, en particulier,sa politique d'extermination. Ce n'est pourtant pas dire qu'il en fut la cause unique ou exclusive.

Un livre surprenant par sa logique et l'analyse des faits par l'auteur.