La fille du professeur
de Joann Sfar (Scénario), Emmanuel Guibert (Dessin)

critiqué par Jean Loup, le 8 novembre 2001
(Vaulx en Velin - 50 ans)


La note:  étoiles
Momie soit qui mal y pense
L'idée de base est complétement délirante : une momie égyptienne morte depuis quelques dizaines de siècles vit une histoire d'amour tourmentée avec une jeune femme.
Personne autour du couple ne s'étonne de voir ce grand personnage dégingandé et entouré de bandelettes se consumer d'amour pour l'élégante fille du professeur qui a découvert la momie. Mais l'amour a beau être la plus grande aventure humaine, il est aussi la plus compliquée ! Les deux tourtereaux affrontent vents et marées pour rester ensemble...
Cet album est une petite merveille d'humour et de poésie. Le dessin est très beau, tout en ambiance et en suggestion. Emmanuel Guibert, à l'aise dans des styles graphiques très différents ("Le capitaine écarlate", "La guerre d'Alan"), montre ici l'une des multiples facettes de son talent et confirme son statut incontournable dans les nouveaux auteurs du neuvième art. Créés par Sfar au scénario, les personnages sont attachants et gaffeurs, profondément humains. L'histoire mêle romantisme et aventure, mort et humour.
En clair, "La Fille du professeur" fait partie de ces albums rares qui peuvent plaire à des gens peu habitués à lire de la BD. A ce titre, il doit avoir sa place dans toute bédéthèque qui se respecte. Alors, vous attendez quoi ?
Étrange, mais bien 7 étoiles

Histoire tout à fait invraisemblable racontée de façon encore plus invraisemblable... C’est délirant ! Unique. En tout cas, je ne m’attendais vraiment pas à ça. Les personnages sont vraiment sympathiques (enfin, presque) et le graphisme se lie bien au récit (je connaissais le coup de crayon de Joann Sfar, mais pas celui d’Emmanuel Guibert). Intéressant.

Nance - - - ans - 19 décembre 2009


Quelle belle ambiance ! 9 étoiles

Imhotep IV se languit du Nil et des torpeurs égyptiennes. Il faut dire que la Tamise et ses brouillards... pourtant, c'est un moindre mal pour vivre sa passion amoureuse avec Liliane, la fille d'un éminent professeur, archéologue qui vous a découvert. Découvert? Hé oui! Imhotep IV n'est autre que la momie du défunt prince, une momie vivante, toute emballée et emballante, se consumant d'amour pour la belle et tendre Liliane Powell. Une histoire qui ne s'écoule pas telle un long fleuve tranquille et va attirer quelques ennuis au couple de tourtereaux.

Cet album est superbe (à signaler la belle couverture de la réédition de 2003, celle que j'ai lue, plus élégante que la présente ci-dessus).
Le dessin est d'une rare beauté, racé, avec des jeux d'ombres et de lumière admirablement bien rendus. Je me suis laissée emporter par la magie du trait au fil des pages, avec cette impression de plonger dans le Londres d'avant. Un dessin qui convient parfaitement à l’atmosphère mystérieuse qui entoure cette histoire, ainsi qu'au milieu feutré des grands musées britanniques.

J'aurai toutefois un léger bémol sur l'inégalité du scénario, qui m'a paru fortement faiblir vers la fin. Dommage car tout aussi délirant et improbable soit-il, il n'en demeure pas moins très original et j'aurais aimé que cette caractéristique ne soit pas prise en défaut. Or par moments, ça devient plus lisse, plus attendu, presque en voie d'essoufflement.
Mais qu'importe, le dessin est tellement beau et l'idée si drôle que ça compense allègrement ces petits détails.

Sahkti - Genève - 50 ans - 24 juillet 2009


Lyrisme et rires garantis 10 étoiles

Cette bédé est un peu dans le style de Marc Lévy "La prochaine fois". Une histoire d'amour relevant du fantastique : la momie d'Imhotep IV tombe amoureux d'une belle jeune londonienne... L'idylle doit vite faire face au destin. Un régal !

Juliek12 - - 49 ans - 17 juin 2005


chef d'oeuvre 10 étoiles

Mot très galvaudé que celui de "chef d'oeuvre" et pourtant c'est le seul qui vient à l'esprit après avoir lu "la Fille du Professeur". Scénario totalement improbable (l'amourette entre une jeune fille et une momie) et rebondissements qui le sont tout autant dans un Londres très British, mais peu importe : le charme est là, dans cet incroyable culot et dans le fait que les personnages n'en sont que plus attachants. Le dessin est très inhabituel, ou comment la recherche graphique peut se fondre dans un album bédé et en décupler le charme.
En plus, "la Fille du Professeur" vient d'être l'objet d'une réédition il n'y a pas si longtemps. Si c'est pas merveilleux, ça...

B1p - - 50 ans - 25 janvier 2004