La confession anonyme
de Suzanne Lilar

critiqué par Donatien, le 15 août 2008
(vilvorde - 81 ans)


La note:  étoiles
Théâtre amoureux
Suzanne Lilar, née en 1901, écrivain belge , avocate et journaliste, plaidant pour l'amour-pasion au moment de la libération féminine, nous a livré avec "La confession anonyme", une oeuvre majeure de la littérature belge.

L'héroïne, Benvenuta, Suédoise et pianiste, rêvant d'une amitié de femmes née de l'amour confie à l'une des maîtresses de son amant, Livio, ses souvenirs de leur liaison passionnée.

Livio, célibataire, mais entouré de femmes, soit ses soeurs et ses maîtresses, homme mûr (la soixantaine) était "armé organiquement pour la chasse amoureuse".Il séduit Benvenuta et l'initie à certains rituels de tendre sadisme.

Benvenuta, qui n'avait été "qu'effleurée" (son mariage n'avait été qu'un dévergondage d'étudiants)se découvre exaltée et tendrement masochiste. Elle est bouleversée dans sa chair et dans son âme.

Suzanne Lilar pratique une langue précise et parfois précieuse pour ces décrire ces "états d'émerveillement" et d'initiation à une sexualité autant cérébrale que charnelle.

Elle invente de nombreuses expression qui font mouche pour nous faire partager la communion heureuse de ces amants qui ont trouvé le partenaire idéal.
Quelques exemples de ces trouvailles qui m'ont touchées , je cite : "vais-je me prosterner ou mettre à sac", "déferlement grandiose qui me dépose sur la plage d'un inconcevable repos", "jamais mon sang n'avait circulé aussi vif", "on m'avait rendu les clés du monde", "je me sentais alors aimée jusqu'aux racines", etc......

Le style est concis et très efficace dans cette évocation des plaisirs et des douleurs de l'amour passionnel.
J'ai hâte de revoir attentativement l'adaptation cinématographique qu'en a fait André Delvaux avec Fanny Ardant et Vittorio Gassman.Il semble me souvenir qu'il n'atteignait pas la même efficacité .

A déguster par tous les amateurs de beaux textes.