Le voyageur malgré lui de Anne Tyler

Le voyageur malgré lui de Anne Tyler
( The accidental tourist)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Cuné, le 5 août 2008 (Inscrite le 16 février 2004, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 718ème position).
Visites : 4 463 

De toute façon, tout est idiot quand on y regarde de près

Macon déteste voyager. C'est cette particularité même qui a initié son travail, il rédige des guides destinés à approcher au maximum le voyageur du sentiment d'être chez lui. Incongrus, tatillons et incroyablement précis, ces guides du voyageur malgré lui sont à l'image de sa personnalité. Depuis quelques temps, rien ne va plus dans sa vie. Ethan, son fils de 12 ans a été sauvagement assassiné dans un fast-food, et son couple n'y résiste pas, Sarah le quitte. Livré à lui-même, il ne tarde pas à réintégrer la maison familiale, où il retrouve ses frères et sa soeur. Tous célibataires (ou divorcés), ils partagent la même conception étrange de la vie, cernée de rituels et cruellement désenchantée.

Mais voilà que déboule dans cette organisation sans faille Muriel, une dresseuse de chien fantasque, qui forcera tous les barrages de Macon encore une fois malgré lui.
Macon est bizarre, tout autant que l'a été son éducation ou que l'est sa famille. Il se laisse porter par la vie depuis toujours, en totale insécurité il ne cesse de se soumettre immédiatement aux évènements, servile au point de s'auto-persuader que s'adapter est la solution, toujours. Mais sa vraie personnalité affleure, a besoin d'un petit coup de main pour émerger.

Une année s'écoule, emplie de petits et grands évènements, jusqu'à ce qu'il soit amené à faire un choix : reprendre le cours de son ancienne vie, sans Ethan mais avec Sarah, ou s'ouvrir à la fantaisie de Muriel... Connait-on jamais vraiment les gens, même après avoir disséqué la plus intime de leurs pensées pendant des pages et des pages ?...

Depuis quelques temps, je cherche à mettre le doigt sur ce que j'aime particulièrement dans un roman, et si je ne me sens toujours pas en mesure de le définir avec exactitude, j'en pressens les contours, ici réunis : j'aime reconnaître comme absolument vrais des phrases et sentiments épars, j'aime que les relations entre les gens soient au coeur de l'intrigue, les figures malmenées mais attachantes, l'humour et la solidarité.

Ce roman tient de l'excellence, par l'humanité profonde qu'il dégage, par la tendresse et la cruauté dont il est tissé, par le charisme de ses personnages et la place qu'ils prennent dans la vie du lecteur. Comme Julian, j'adorerais être invitée à la table de Rose, me lancer dans leurs parties de cartes aux règles incompréhensibles, donner le sourire au petit Alexander et étreindre Sarah, pour lui dire que ça va aller, malgré tout.

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Les éditions

  • Le voyageur malgré lui [Texte imprimé], roman Anne Tyler traduit de l'anglais (États-Unis) par Michel Courtois-Fourcy
    de Tyler, Anne Courtois-Fourcy, Michel (Traducteur)
    Stock / La Cosmopolite (Paris)
    ISBN : 9782234060999 ; 17,98 € ; 13/03/2008 ; 419 p. ; Broché
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Monk au pays du choix !

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 1 septembre 2016

Monk au pays du choix.

Le résumé de l'histoire a été merveilleusement réalisé par la critique principale. Je n'y reviendrai donc pas.
C'est un roman gai avec des gens sympathiques. La famille Leary où le mot maniaque se multiplie à l'infini donne un air de gaieté avec des moment impayables.
Le couple que forment Macon Leary et son épouse Sarah se désagrège, miné par la tragique disparition de leur fils de douze ans, victime d'un hold up sanglant.
Macon se cloisonne encore un peu plus dans ses manies de vieux garçon jusqu'au jour où une fantasque jeune femme viendra bouleverser sa vie.

Publié en 1985 et traduit par Stock en 1987, ce livre a reçu un accueil très positif par la critique. Il comporte des passage franchement hilarants qui méritent le détour.
«  Un brusque rayon de lumière frappa le pare-brise et des lueurs coururent sur la vitre. C'était sans doute des gouttes d'eau ou peut-être des traces laissées par des feuilles, mais durant un instant, Macon pensa que c'était quelque chose d'autre. Elles étaient si scintillantes, si gaies que, pour un moment, il pensa que c'étaient des confettis ». (sic)

Un roman sensuel et réservé.

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