Il n'y avait plus qu'à marcher
de Jean Giono

critiqué par Jules, le 6 novembre 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Les dieux découvrent...
Ce livre est un long poème dans lequel Giono fait descendre les dieux sur terre. L’édition est très belle et très aérée. Parfois il n'y a que trois ou quatre vers sur une page.
Les dieux observent la terre de très haut et ne peuvent résister à la tentation de descendre s’y poser. Il y a là Vulcain, Mercure, Jupiter, Vénus, Artémise, Junon et quelques autres. Chaque dieu replie ses ailes et les transforme en ce qui lui semble bon sur ce nouveau terrain. Ils ont tout à apprendre, à commencer par être pesants, à marcher.
Des fumées s’élèvent des forêts, c’est l’écobuage, puis l'araire se met au travail et transforme les paysages. C’est ainsi que furent transformées la « campagne de Mantoue, les collines de Delphes, les vergers de Séville, les oliveraies de Carthage… » Giono dit qu’on écrit avec l’araire, la charrue, le tracteur… Il faudra aussi apprendre à vivre et mourir.
« Toutes les cosmogonies font un jour descendre les vivants, terrifiés mais curieux, dans le séjour des morts. »
Et le poème de se terminer sur ces quelques vers :
«
Chaque fois qu'on cherche des raisons d’espérer c’est autre chose qu'on trouve : dont on fait sur le champ des raisons d'espérer, ou tout au moins des raisons de vivre. »
Un très beau texte, une belle édition.