Gros sur la tomate
de Dominique Brisson

critiqué par Cuné, le 2 août 2008
( - 56 ans)


La note:  étoiles
C'est comme ça, a dit maman, quand on ne comprend pas il faut admettre
J'ai découvert ce court roman jeunesse par Laure, et l'ai acheté aussitôt, concernée que je suis par trois petites lettres gâcheuses de vie : DYS. Les "dys", ce sont tous ces troubles neurologiques dont on n'explique pas encore bien l'origine, et qui rendent compliqués les apprentissages scolaires, entre autre. Dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysphasie, dysorthographie etc.

Dans ce roman, Frenidan a choisi de s'appeler Bob, parce que Ferdinand, il n'y arrive pas. Mais sa maitresse y voit d'emblée de l'insubordination:
"Elle a mis un mot dans le cahier de salaison. J'ai lu en cachette : "...caprice...entêtement...problématique..."
Et Bob nous raconte, dans une langue merveilleuse et avec une poésie joyeuse enthousiasmante, ce que c'est que l'école (et le con de boulanger) quand les gens sont coincés dans leurs petites certitudes.

Ce roman est une petite merveille, il est gai et super attendrissant, il montre avec une grande finesse comment peut fonctionner le cerveau d'un petit bonhomme qui a l'obligation de passer par d'autres chemins que ceux qu'on emprunte, chanceux que nous sommes, sans même y penser.

Parmi les expressions que la maman collecte dans un cahier pour qu'il les lise le jour de ses vingt ans, des trésors encore :

Mettre un B mou : Ne pas très bien savoir ce qu'il y a après le "A"
Se mettre en trois : Se donner du mal, sans plus
Il y a belle linotte : Il y a longtemps, mais j'ai oublié quand.
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