La joueuse de go
de Shan Sa

critiqué par Sorcius, le 1 novembre 2001
(Bruxelles - 54 ans)


La note:  étoiles
Prix Goncourt des lycéens 2001 : Une fabuleuse histoire au coeur d'une Histoire
1937. La joueuse de go a seize ans. Elle est belle, pure et fière. Dès qu'elle le peut, elle s'échappe pour se rendre place des Mille Vents où jour après jour, des joueurs de go s'affrontent sous la chaleur torride de l'été ou le froid terrible de l'hiver.
Dans une Mandchourie occupée par les Japonais, elle tente de vivre sa vie d'adolescente de la façon la plus normale possible, même si la dure réalité se rappelle à elle plus souvent qu'à son tour. Un jour, de l'autre côté du damier apparaît un jeune homme inconnu, et une partie de go s'engage, intense et silencieuse.
Le jeune soldat japonais a vingt ans. Fort de ses convictions, il s'en va conquérir cette Chine dont on lui a parlé tant et tant. Joueur de go confirmé, il utilise son don pour infiltrer les résistants en se mêlant aux joueurs de la place des Mille Vents. Hanté par le sens du devoir et la peur de faiblir, il se veut dur et fort, mais ne peut empêcher les sentiments de pénétrer sa carapace.
A travers la partie de go qui les oppose, par-delà les silences et les regards, ces deux êtres que tout sépare vont apprendre à se connaître au plus profond de leur âme.
Ce livre magnifique bien que très dur donne tour à tour la parole à l'un et à l'autre. On suit ainsi pas à pas, à travers des chapitres courts et des phrases incisives, l'évolution des pensées de la jeune mandchoue et du soldat japonais.
L'écriture de Shan Sa est tout simplement parfaite. Pas une seule fausse note, pas un mot de trop ou de trop peu, chaque phrase dégage une puissance et une force indomptables. C'est un livre qui vit, qui respire, qui dégage de la douleur, de l'amour, de la passion à l'état pur, une sensualité qui fleurit doucement à travers les horreurs de la guerre. C'est un hommage aux Chinois résistants dont trop souvent on ignora la grandeur et les souffrances. C'est une histoire oubliée qui resurgit du passé à travers un roman plein de beauté et de souffrance.
L'écriture et le jeu de Go 6 étoiles

Je n'ai pas lu dans les commentaires (je n'ai pas tout lu certes) que l'auteur a voulu écrire comme on joue au go: chacun joue à son tour. Dans le livre chacun est le narrateur d'un chapitre en alternance. Dans le jeu de go il faut deviner l’intention de l'autre pour pouvoir déjouer son plan. Le passage où elle invite son partenaire dans la forêt pour qu'il veille sur son sommeil, est pour moi révélateur: Il imagine qu'elle cherche à le séduire mais elle est tournée dans sa souffrance. Finalement elle le mène sur une fausse piste. Chacun joue son jeu en fonction de ce qui est objectif sur le Go-ban mais aussi en fonction de ce que l'on ressent de son adversaire, et ses émotions du jour. Ici aussi deux styles de jeu s'affrontent, chinois et japonais. La description de la pose de la première pierre de la chinoise est intéressante à analyser: en attaque directe, au corps à corps si l'on peut dire. Ce n'est pas ainsi qu'on joue conventionnellement. Elle déstabilise l’adversaire d'entrée de jeu en se mettant elle-même en position de perte de territoire. Lui, joue les formes harmonieuses, elle, les volutes et les méandres. Elle lit la psychologie de son adversaire dans sa façon de jouer, elle le redoute, le maintient à distance et l'estime tout à la fois. Dans le jeu même se lit ce qui se passe dans ce moment de l'histoire. La naissance, l'amour, la mort, la trahison, le supplice, la folie, le questionnement métaphysique ici très marqué par le taoïsme et bouddhisme, le combat, le respect, l'amitié, les rêves perdus, la lucidité, le rêve, l’espoir, le mensonge et la vérité, le temps.
Il me semble qu'il y a beaucoup à dire sur ce lien jeu de go / récit.
Je trouve ce livre magnifiquement écrit, très cru pourtant, autant dans les descriptions érotiques que guerrières, cet avortement qui n'en finit pas, ce lien étrange qu'elle entretient avec tout ceux qui l'approchent.
Finalement éprouvant et fascinant comme une partie de Go.

Béton1p3 - - 54 ans - 1 février 2017


Juste magnifique 9 étoiles

Shan SA nous fait découvrir une histoire tragique mais pourtant si jolie, la façon dont elle met en scène l'histoire est géniale les perceptions de la guerre s'opposent mais pourtant aboutissent au même résultat. Elle opte pour une description des situations courte, elle ne révèle que le minimum afin de comprendre l'histoire pourtant ce roman m'a fait voyager.

Jo972 - - 24 ans - 2 janvier 2016


Un roman contemporain 7 étoiles

Me voici plongé à travers mes lectures dans la Chine des années 30, et particulièrement l’invasion par les Japonais d’une république chinoise divisée par les querelles entre chefs communistes et seigneurs de la guerre.
La joueuse de go se passe à cette période. Deux destins, deux récits à la première personne qui alternent puis finissent par se croiser sur un damier de go. C’est beau, c’est dur, une sorte de Roméo et Juliette. Par rapport à « Quatre générations sous un même toit » qui se passe au même moment, ce roman a l’intérêt de tenter une mise en parallèle des deux civilisations japonaises et chinoises, une mise en résonance des cultures et des mentalités.
Une chose me chiffonne toute fois : même si la république a été proclamée depuis une vingtaine d’années, même si le récit se déroule à une époque postérieure à Vent d’est, Vent d’ouest de P Buck, je me demande si une lycéenne pouvait vivre aussi librement et se mêler ainsi à un public d’hommes. Ce n’est pas vraiment l’ambiance que je trouve dans « Quatre générations ». Une pointe d’anachronisme pour ne pas heurter au politiquement correct contemporain ?
La lecture est facile et rapide, par petits chapitres écrits dans une langue simple, factuelle mais poétique.

Romur - Viroflay - 50 ans - 6 décembre 2014


Décrouvrir la Mandchourie indépendante 6 étoiles

Ce livre est intéressant car il retrace au travers deux destins l'histoire de la Mandchourie indépendante, de la Chine et du Japon dans le milieu des années trente.
Je salue la maîtrise du français de l'auteur qui a réussi à écrire un livre parfois poétique dans une autre langue que sa langue maternelle.
Toutefois je reste sur ma faim car je n'arrive pas à faire le lien entre la Chine décrite ici et celle du magnifique "Vent d'Est, Vent d'Ouest" de Pearl Buck. Ecrit dans les années trente, ce livre retraçait le tiraillement de la société chinoise entre tradition et modernité occidentale alors qu'ici l'héroïne jouit d'une liberté qui permet à l'intrigue de se dérouler, mais qui me paraît un peu suspecte.
Autre point : le livre est construit par petites touches impressionnistes, des petits chapitres de deux à cinq pages. Cela permet d'entrelacer les deux destins mais empêche d'avoir une approche plus fouillée de la psychologie des personnages et des différentes situations.

LaVillatte - - 48 ans - 22 octobre 2014


Le couac ! 5 étoiles

Il parait que même dans les grands orchestres symphoniques il y a toujours un couac, un petit quelque chose qui cloche. Aujourd'hui j'ai l'impression que le couac c'est moi car j'ai vraiment eu du mal avec ce livre sans que je puisse en expliquer la raison.
Je m'en excuse auprès de ceux qui ont aimé (et même adoré).

Monocle - tournai - 64 ans - 28 août 2014


Sacrée petite Mandchoue ! 9 étoiles

La guerre sino-japonaise, j'en avais pris connaissance pour la première fois, sans m'en rendre compte, en lisant Tintin et le Lotus bleu.

Dans ce livre-ci, l'angle d'attaque du sujet est nettement moins fleur bleue ! Mais assez original puisque rendu alternativement en courts chapitres par une lycéenne mandchoue et par un jeune soldat japonais.

Ils ne sont cependant adversaires que lorsqu'ils se retrouvent d'un côté et de l'autre de la table de go de la place des Mille Vents; le reste du temps, ils ne pensent qu'à se retrouver pour s'affronter, s'aimer, sans jamais se parler.
Et , via ce jeu de stratégie, canaliser leurs angoisses, leurs convictions; rêver de forcer leurs destins.

A 16 ans, une jeune fille s'ouvre à la vie, découvre les émois, les espoirs, l'envie de donner, de se donner; comme une fleur qui ne demande qu'à s'épanouir et puis à produire des fruits. Mais en tant de guerre, ces aspirations sont tellement compromises, la vie côtoie la mort de si près....
Ce doit être le 36 millionième ouvrage qui traite de l'absurdité des guerres et il n'y en aura jamais assez.
Celui-ci le fait d'une manière sublime et imparable.
Comme un coup de go.

Millepages - Bruxelles - 64 ans - 20 mai 2013


Magnifique 8 étoiles

Je regrette de ne pas avoir lu ce roman dès sa sortie. L'auteure, chinoise, a comme tous les auteurs asiatiques, une écriture particulière, où les choses, les sentiments, les situations sont racontées de manière simples et poétiques. Ce roman à deux voix, raconte la vie de deux personnages que tout sépare, et qui vont s'affronter autour du jeu de go et qui malgré la tourmente de l'histoire vont finir par s'aimer pour leur plus grand malheur. A lire.

Kikounette - Nîmes - 52 ans - 22 janvier 2012


Un amour impossible... 10 étoiles

L'histoire d'une jeune adolescente chinoise, l'histoire d'un jeune soldat japonais, et l'histoire d'un amour subtil. La lecture est très agréable, les personnages, attachants. On retrouve ici deux narrateurs, et par conséquent deux points de vue sur la guerre sino-japonaise et sur le récit, ce qui est très intéressant et très bien exploité. Le lecteur se retrouve transporté dans un univers dépaysant et d'une extrême richesse. Ce livre est un bonheur à l'état pur!

Ninnog22 - - 30 ans - 23 mai 2010


Entre poésie et magie... 10 étoiles

La cruauté de la guerre, l'insouciance de la jeunesse, la vie en Mandchourie sous l'occupation japonaise.
Une histoire d'amour bouleversante et tragique avec un attachement sincère aux deux personnages, une adolescente chinoise libre, belle et fière, et un jeune soldat japonais sincère, entier et rigoureux que nous suivons avec rythme et légèreté au fil des chapitres.
Un très bon moment de lecture qui m'aura fait verser quelques larmes.

Ungrimette - - 46 ans - 26 avril 2009


superbe 8 étoiles

Dans une mandchourie bientot dominée, une jeune chinoise essaye de vivre une adolescence normale en jouant au go sur la place des milles vents. Un jour, un soldat japonais devant s'infiltrer dans la vie de la Chine commence une partie de go silencieuse avec notre chinoise. Le seul souci est lorsque les sentiments s'en mèlent. Une histoire palpitante et envoutante avec des personnages attachants malgrè une fin tragique c'est un livre que je conseille vivement!!

Sosopuce - - 30 ans - 19 décembre 2008


Super ! 9 étoiles

A lire absolument !

Pélisse - - 38 ans - 22 novembre 2008


Quelle fraîcheur et quelle poésie! 8 étoiles

C'est vraiment un plaisir de lire des ouvrages tel que celui-ci. C'est bien écrit, c'est simple et efficace.
Le roman est tout en suggestion, par touches délicates. Les sentiments naissants, empreints de pudeurs, nous effleurent et nous font frissonner.
La fin est surprenante mais illustre encore une fois le romantisme à l'état pur que dégage ce texte.

Si vous aimez ce livre, je vous conseille également "Soie" et "Balzac et la petite tailleuse chinoise"

Paquerette01 - Chambly - 52 ans - 22 septembre 2008


Enchanteur si ce n'est la fin... 8 étoiles

Un livre très plaisant et fort agréable à lire. Cette histoire à deux voix opposant deux civilisations radicalement différentes bien que fort proches géographiquement est écrite d'une manière assez simple mais très efficace. Seul ombre au tableau : la fin. On nage dans la mélasse, les bons sentiments nous accablent et on sombre dans l'abîme plein de sucre de la larme de la ménagère. Si ce n'est ce débordement de sentimentalisme, ce livre est vraiment à recommander.

L.J. - Nandrin - 32 ans - 1 avril 2008


Dur, la joueuse de go 8 étoiles

Nous sommes en Chine, en Mandchourie, à l’aube des années 1940. La Chine n’est pas encore le mastodonte qu’elle va devenir, encore entre médiévalité et révolution, et l’ennemi héréditaire : le japonais, occupe le pays. Tout au moins la ville et la région où vit notre joueuse de go.
Elle est lycéenne, a seize ans, et elle est déja un cas à part puisque la seule femme à fréquenter légitimement la Place des Mille Vents où, à l’ombre des arbres, les joueurs de go s’installent attendant le partenaire.
Place des Mille Vents donc, et le jeu de go. Ce jeu de go joue ici un rôle d’entremetteur puisque c’est lui qui mettra en contact notre joueuse, fière et plutôt jusqu’au-boutiste, avec le soldat japonais, un peu là par hasard, parce qu’il avait été élevé enfant par une nourrice chinoise et que donc il parlait le mandchou, et que l’occasion d’infiltrer le monde de la Place des Mille Vents s’est présentée. Un peu comme un jeu. Un jeu de go ? Ma connaissance (nulle) de ce noble jeu ne me permet pas d’en discuter.
Ne vous attendez pas à de longs paragraphes, statiques et mornes, décrivant le face-à-face de deux adversaires. L’écriture de Shan Sa est aussi bien capable de rentrer dans la psychologie des acteurs et de nous permettre d’en suivre les méandres que de nous faire participer à une séance de torture ou d’autres violences.
Il faut le dire, Shan Sa ne se dérobe pas devant le « dur ». Elle ne se cache pas derrière l’ellipse ou le suggéré. Quand c’est violent, c’est violent. J’ai même pensé lors de certains passages au Malraux de « la Condition humaine ». Ce qui me laisse à penser, entre parenthèses, que notre bon André Malraux aurait bien pénètré la réalité de l’âme chinoise, du moins une partie de sa complexité et probablement de sa cruauté.
Il nous reste certainement bien des choses à découvrir de ce pan de la civilisation humaine dont l’histoire récente est tout sauf simple ! Et « la joueuse de go » est déja une bonne occasion d’aller vers cette découverte.

Tistou - - 67 ans - 22 janvier 2008


Une partie de go entre une jeune chinoise et un soldat japonais 9 étoiles

La joueuse de go est un court roman qui prend pour toile de fond l'invasion de la Chine (de la Mandchourie pour être précis) par les japonais à la veille de la seconde guerre mondiale.
Les chapitres font alterner les deux "joueurs" : une jeune lycéenne chinoise, championne de go, qui découvre l'amour, et un officier japonais empêtré dans son honneur militaire.
Les deux protagonistes finiront par s'opposer au fil des jours tout au long d'une partie de go sur la place du village. Au-delà de ces deux personnages, c'est aussi deux cultures qui s'opposent : celle du Japon moderne et conquérant et celle de la Chine traditionnelle.
Une écriture très accessible (Shan Sa est une chinoise exilée en France qui écrit en français) pour découvrir nos "voisins" de l'extrême-orient.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 8 août 2007


un scénario 9 étoiles

Le cinéma asiatique me fascine.

Tout en regard, en non dit....

Ce livre est une mise en image... Place des mille vents... en 1931... l'écriture nous y emporte.


On y retrouve du Duras et son amour chinois impossible.

L'Amour que la raison ne peut étouffer... que la séparation n'atteint pas...

Simone - - 60 ans - 24 juin 2007


litéralement dépaysant 8 étoiles

Ce livre est très beau, il se lit vite. On ne peu pas dire qu'il estamusant car il n'est pas là pour ça, il est poétique, rien que le scénario de lui même est au départ poétique. En revanche, je ne trouve pas qu'elle ,la joueuse de go tombe amoureuse du soldat!

Un très très beau livre à ne pas manquer!

Elyria - - 32 ans - 23 juin 2006


Une merveille! 8 étoiles

Ce roman est tout simplement merveilleux. Ecrit avec une justesse admirable, il transporte le lecteur dans une mandchourie divisée par la guerre où les conflits peuvent aussi être survolés par des étincelles d'amour et de beauté. Histoire tantôt tendre tantôt brutale, "la joueuse de go" laisse au lecteur un goût d'une délicate amertume.

Missparker - Ixelles - 41 ans - 7 février 2006


Un destin tragique 9 étoiles

Après des débuts légers, le rythme s’accélère pour s’achever sur une tragédie. L’héroïne est attachante, touchante et aime la vie, surtout jouer avec elle. Sa jeunesse et son insouciance vont l’amener à la mort, le contexte historique y est pour beaucoup. La vie de cette joueuse de go et de l’officier déroulées en parallèle sont longtemps dissociées pour enfin se trouver mêlées assez tard, un peu trop à mon goût. Malgré tout, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre.

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 11 janvier 2006


Si beau et si simple à la fois 9 étoiles

Après trois lecture de ce livre, on ne cesse pas de découvrir de nouvelles choses. La couleur de la robe, les expressions du visage. Ce livre est tout simplement magique, à chaque lecture, le lecteur découvre un nouveau roman avec de plus en plus de détails sur la Chine et ses traditions. Et puis l'histoire de ce roman est intemporelle on pourrait presque y voir un nouveau Roméo et Juliette décalé dans le temps et la géographie mais toujours bien présent. Avec la volonté de montrer que l'amour vaut bien plus que tout le reste et qu'il mérite qu'on renie tous ses idéaux pour lui. C'est vraiment un livre magnifique de simplicité et de légèreté.

Maouh - - 37 ans - 10 janvier 2006


envoûtant! 8 étoiles

Beaucoup de descriptions de l'histoire alors je vais faire bref: ce roman dégage une douceur et une pudeur troublantes! On s'éprend des personnages et on est pris au coeur dans le dernier chapitre!! L'écriture est concise, le roman est court mais c'est poétique !!!

Bibou379 - - 39 ans - 28 octobre 2005


émouvant 8 étoiles

Un livre très agréable à lire.
C'est deux histoires en parallèle, celle d'une jeune chinoise et celle d'un soldat Japonais qui vont connaître une fin tragique et émouvante.
L'idée de nous faire partager le point de vue de chaque personnage grâce aux chapitres est très ingénieuse.

Marion1209 - Mandelieu - 38 ans - 18 juillet 2005


Déchirant 9 étoiles

Avec une écriture zen, les mœurs de deux peuples opposés qui partagent pourtant la même rigueur pour les traditions, le respect et la dignité. Un roman historique très dur, sur fond de guerre sino-japonaise, ponctué par de grands élans de poésie et de romantisme. Moi qui m’attendais à un discours cartésien sur les tactiques de jeu, ce n’est pas ça dutout ! C’est beaucoup plus fort.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 15 mai 2005


Une histoire d'amour pas comme les autres.. 9 étoiles

Une entrée en matiere qui n'était pas pour moi prenante au point de ne plus pouvoir m'en détacher , cependant le lire lorsqu'on a le temps de le finir d'une traite est la meilleure solution pour l'apprécier . Une écriture sublime qui me laisse une certaine tristesse de l'avoir lu si vite .
Ce n'est pas seulement une magnifique histoire d'amour mais c'est aussi la découverte des moeurs d'un peuple qui a souffert.
Bref , un livre qui me donne envie de découvrir l'histoire des relations entre la Chine et le Japon mais aussi d'autres oeuvres de Shan Sa

Tif - - 35 ans - 5 avril 2005


Superbe! 10 étoiles

rien à rajouter... J'ai accroché : j'ai été transportée...

Un livre à offrir a tous...

A lire aussi : "Geisha" d'Arthur Golden...

Artemis - - 38 ans - 5 décembre 2004


Chant de nuit ! 7 étoiles

Le destin tragique d'une jeune mandchoue et d'un jeune japonais. Shan Sa raconte à l'aide de chapitres courts le parcours de ces deux jeunes gens qui tombent amoureux l'uns de l'autres sans se connaître. Les deux héros racontent chacun leur tour (1 chapitre sur deux) les évènements de leurs journées ou les sentiments ressentis. Deux visions d'une même histoire pour la rendre encore plus belle, plus forte et surtout plus tragique.
Un livre à lire d'une traite pour en garder toute la force.

Lachoute - La Perrière - 52 ans - 3 novembre 2004


Roméo et Juliette version asiatique 10 étoiles


Voilà un de ces romans qu'on ne peut pas ne pas lire! C'est un livre tout simplement parfait. Ce n'est pas seulement une histoire d'amour ou le récit d'une partie de go: c'est l'histoire du peuple chinois luttant contre les envahisseurs japonais et comment, sous cette occupation, les jeunes Chinois essayaient de vivre une adolescence normale, tiraillés entre l'amour de leur patrie, les obligations familiales, leurs amitiés et la découverte de l'amour. Par ailleurs l'histoire d'amour entre les deux protagonistes restent au second plan sauf dans le dernier quart du livre (d'ailleurs ils ne se rencontrent qu'à la moitié du livre). Le tout écrit en de très courts chapitres, parfois de deux pages seulement. Bref, un de ces romans qui vous marquent.

Mademoiselle - - 36 ans - 15 septembre 2004


Duel asiatique 7 étoiles

La Mandchourie en 1937. Les joueurs de go se rencontrent place des Mille-Vents, oubliant le monde qui les entoure. Parmi les adeptes de ce jeu de stratégie, deux adversaires hors du commun s’affrontent avec âpreté. D'un côté du damier, une adolescente chinoise ; de l'autre, un officier japonais à peine plus âgé qu'elle. Leur duel prend forme de symbole : l'Empire du Milieu agressé par l'empire du Soleil-levant et les pions qu'ils déplacent incarnent des êtres de humains.
A travers ce duel en apparence romantique se dessine une confrontation symbolique bien plus brutale. Avec le langage subtil et élégant de Shan Sa qui recrée avec talent les ambiances et, très important, les états d'âme de ses protagonistes.

Sahkti - Genève - 50 ans - 15 juin 2004


romantisme et ambiance chinoise 8 étoiles

Deux destins, deux camps, deux adversaires. Deux etres humains attirés l'un vers l'autre par le destin mais aussi tres vite par leurs sentiments.

L'histoire est simple et belle mais l'ambiance et le parfum de ce livre sont ce qui me reste.

Un moment agréable.

Drclic - Paris - 47 ans - 13 avril 2004


une figure inoubliable 9 étoiles

La joueuse de go constitue une héroïne de roman inoubliable. Elle possède à la fois une indécision et une volonté farouche. Le duel autour du jeu de go avec l'Inconnu est palpitant! Il y a dans ce roman une poésie omniprésente tant dans la langue utilisée par Shan Sa que dans les poèmes chinois placés dans la bouche des personnages.
Bravo et merci à l'auteur!

Scarlett - - 37 ans - 6 mars 2004


« Mourir, est-ce aussi léger que s’étonner ? » 7 étoiles


« Ma solitude ressemble à un rouleau de soie cramoisi enfermé au fond d’un coffre de bois. »

« Un silence, pareil à un plat de nouilles froides et sans sel, se répand sur le damier. »

Contrastes.

Bluewitch notait « Le bonheur est un combat d’encerclement, un jeu de go », et je trouve cette note effectivement au plus près du livre. Le go est un jeu subtil en ceci que la victoire y est relative. Aux échecs, on met l’adversaire devant la crudité de sa faiblesse : sa défaite est absolue. Un coup de plus – jamais donné – et c’est la mort. Au go par contre, les deux camps ont gagné des espaces de territoire encerclés, mais l’un en gagne un peu plus.
Le bonheur, lui aussi, se doit d’être relatif pour être réel. Il consiste sans doute à encercler le malheur et à colmater les brèches. Enfin, je ne sais pas. Quelqu’un est-il au courant ?

L’écriture est effectivement très retenue mais les images sont parfois un peu éculées. L’amour c’est « vivre sur un gril chauffé à blanc » ou, pour rester dans la cuisson, la chaleur de la campagne « se transforme en plaque de tôle brûlante ». A côté de ces rares fausses notes, on a droit à plein de beautés. Celles-ci par exemple.
Après l’amour : « Les hommes sont des araignées qui tendent aux femmes un piège tissé de leur semence. »
Ou bien, contemplant son vieux père marqué par l’âge : « La vie est un château de mensonge démantelé par le temps ».

Une dernière chose : le go est dans ce roman plus un décor qu’un véritable thème central.

Bolcho - Bruxelles - 75 ans - 27 janvier 2004


Sublime 9 étoiles

Il y a des romans que l'on tarde à lire pour finalement se demander comment on a pu rester si longtemps loin de leur beauté. On a ignoré le trésor caché, glissé là entre deux autres livres, attendant discrètement qu'on daigne poser nos doigts sur ses pages.
Je viens de refermer "La joueuse de go", éberluée d'être passée à côté si souvent pour en choisir un autre.
Qu’il est bon, parfois, de terminer un livre en le remerciant d'avoir existé.
Ce roman, cette histoire, je les ai vécus, palpés, sentis, humés, vus,… Et cela grâce à quoi ? Une écriture simple, délicate mais tellement ouverte, tellement proche de ce qu’elle dit. Tellement dévouée au texte, au message qu’elle entraîne.
Un mélange de légèreté, d'affabilité, de sensualité et de violence. Ces deux âmes qui s'affrontent sans se parler, se découvrent sans se connaître. On voit les rayons du soleil percer cette atmosphère décalée de la place des Mille Vents. On est balancé entre ces deux voix. Dérouté par cette langueur opposée à la frénésie de la guerre. Malmené par leur amour, leurs souffrances et leurs haines. Deux personnages qui ajoutent leur grain de poussière à l'Histoire, la font revivre, ressusciter, s'y engouffrent et s’y noient mais avec tant de grâce et de passion.
Cette genèse d’un amour pur, d’une tragédie. Des destins qui se heurtent. Des vies qui prennent tout leur souffle, en décidant d’être et de mourir...
« J’ai besoin de respirer la vie, les arbres, la chaleur de ma ville. Je saurai maîtriser mon destin et me rendre heureuse. Le bonheur est un combat d'encerclement, un jeu de go. Je tuerai la douleur en l'étreignant. »

Bluewitch - Charleroi - 44 ans - 23 avril 2003


Une merveille 8 étoiles

de douceur, de sensibilité, pourtant sur fond d'atrocités.
Un style tout à fait particulier, des dizaines de chapitres très très court, un chassé croisé haletant, une écriture fluide et légère, une intensité dans le récit, bref, j'ai adoré !

Agnes - Marbaix-la-Tour - 59 ans - 26 février 2003


Duels 8 étoiles

Duels, ou tensions, entre personnages qui se haïssent ou s’aiment, s’attirent ou se dégoûtent, mais aussi duel entre soi et soi.
Jeu de go, jeu d’ego quand il s'agit de certains personnages (votre indulgence, s'il-vous-plaît, pour ce jeu de mots facile.).
Violence et poésie alternent dans ce roman où Shan Sa confirme son talent.

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 27 juin 2002


Si poétique et si tragique... 8 étoiles

A travers de courts chapitres, la joueuse de Go chinoise et le soldat japonais nous font partager leurs amours, leurs découvertes, leurs souffrances, leur guerre. Les mots sont choisis, les phrases sont courtes, précises, il se dégage une ambiance poétique à laquelle viennent s’ajouter de nombreux extraits de poèmes chinois anciens. Mais cette forme littéraire sert en fait à décrire les atrocités commises par les japonais lors de l'invasion de la Chine ainsi que le combat des résistants chinois. Le contraste entre le fonds et la forme est alors saisissant et c’est ce qui m'a le plus marquée.

Stéphanie - Chevreuse - 53 ans - 22 janvier 2002