Faerie Hackers
de Johan Heliot

critiqué par Gilles Arnaud, le 1 juillet 2008
(Saint Rémy de Provence - 50 ans)


La note:  étoiles
Johan Heliot ? Petite baisse de régime ?
“Le royaume de faerie puise sa magie dans l’Histoire de notre monde, la Surface. Ses habitants croyaient vivre éternellement en paix, depuis qu’ils avaient relégué les démons au Rebut. Mais la grande tragédie du vingtième siècle compromet l’équilibre entre les mondes : la Shoah attire en Surface le plus terrifiant démon de la création. Pour retrouver sa trace, le souverain de Faerie est contraint de faire appel à Lillshellyan, une fée renégate au caractére bien trempé, exilée à Paris à la fin du vingtième siècle. Chaperonnée par le capitaine Lartagne, bretteur ténébreux et misogyne peu habitué aux usages de notre époque, Lillshellyann remonte la piste du démon évadé jusqu’à une start-up spécialisée dans les mondes virtuels, devil’s game.” (Extrait quatrième de couverture)

Un peu décevant. On s’attendrait à un livre beaucoup plus ambitieux, où la magie et le monde des hackers auraient été plus symbiotique. A l’inverse, Johan Heliot se contente de poser les deux décors, et encore.

Le monde de faerie est dans une autre dimension - à tendance souterraine - proche de la notre. Les personnages de Faerie s’incarnent de temps à autres pour intervenir dans l’histoire des hommes. Ainsi, un démon particulièrement maléfique en vient à participer activement à la Shoah. Le roi lumineux de Faerie, lorsqu’il était Louis XIV, offrit à la France le raffinement et la magnificence. Dans le premier cas l’imbrication fait sens, dans le second elle perd de sa légitimité. Il est vrai que la tendance à confondre le monde des fées avec un fantasme de la civilisation celtique peut s’avérer agaçante, mais de là à se rabattre sur le classicisme …

Bref, cela ne prend pas. Johan Heliot a pourtant déjà élaboré des mondes autrement plus ingénieux et d’une flambloyante réalité : voir les autres critiques sur ce même site.

C’est la vie.

Une aventure plaisante. Sans plus.

Gilles ARNAUD