American Splendor : Un jour comme les autres
de Collectif, Harvey Pekar (Scénario)

critiqué par Gilles Arnaud, le 26 juin 2008
(Saint Rémy de Provence - 50 ans)


La note:  étoiles
Harvey Pekar adore la France ?
Le second album à avoir atteint les côtes françaises : Un jour comme les autres (Another day).
Le mot de l'éditeur :
"Pour Harvey Pekar, demain n'est pas seulement "un autre jour". L'auteur explore avec une honnêteté implacable les complexités de la vie quotidienne. D'un combat épique contre les toilettes récalcitrantes aux dangers inhérents à la recherche de lunettes perdues, en passant par les risques de la conduite sur neige et la prise de médicaments chaque matin, le talent de Pekar n'a jamais été aussi affûté que dans cet ultime volume de la fameuse série autobiographique American Splendor.
Dans ce recueil égrenant les triomphes ordinaires, les frustrations et les drames de l'existence de Pekar, on retrouve certains des plus grands artistes de comics parmi lesquels Richard Corben, Eddie Campbell, Chris Weston, Gilbert Hernandez et Ty Templeton, pour ne citer qu'eux." (quatrième de couverture)

Harvey Pekar reste fidèle à sa croyance fondamentale : ordinary life is pretty complex stuff (apprenez l'américain!).
Un regard sur les choses qui fonctionne à la manière d'un miroir.
Au détour d'un dialogue ou d'une pensée de Pekar, on découvre les reflets de nos préoccupations, de nos aventures personnelles. Notre ami nous invite à ce recul :

"Je suis spécial ou il y a des gens comme moi, mais ils ne l'avouent pas ?"

Une invitation à l'introspection qui, comme à l' accoutumée, s'accompagne de successives vagues d'hilarité et autres émotions non contenues.

Bon. C'en est fini avec M. Pekar.
Arrêtons, sinon il va finir par se prendre au sérieux, penser qu'il a enfin réussi quelque chose de bien dans sa vie etc.
Néanmoins, on attend la suite.

Gilles ARNAUD
"Je suis spécial ou il y a des gens comme moi, mais ils ne l'avouent pas ?" 6 étoiles

Le comic indépendant a ce caractère un peu comme la Tour Eiffel: les vrais parisiens n'y montent jamais, ainsi que ces critiques du guetto qui n'en sortent que rarement tout en ne lisant qu'épisodiquement ces mêmes chef d'oeuvres qu'ils annônnent à longueur de temps dans leurs revues...

Là il s'agit d'un des rois du mouvement underground mais pour une fois je ne suis pas parvenu à apprécier la totalité de ses historiettes, un peu autocentrés. Bien sûr il peut parfois parler de choses plus intéressantes comme ses origines juives mais en gros, Pekar semble s'amuser avec son lectorat en nous exposant ici une vie quotidienne un peu plate et pas tellement sublimée. Evidemment il continue de disserter sur la mythologie grecque tout en faisant ses courses au "Wall-Mart", quoique le ton y est davantage maniaco-dépressif en tournant souvent autour des problèmes sa fille adoptive, Danielle. Mais bon sang qu'il la laisse tranquille à vivre sa vie, au lieu de se comporter tel une vieille pie trop soucieuse du qu'en dira-t-on !

Bref, ce n'est pas le meilleur volume dans le genre même si je suis certain que Harvey Pekar aurait lui réussi à dépasser sa pensée de départ. Juste un tome médiocre.

Antihuman - Paris - 41 ans - 18 avril 2014