Le Chant de la machine de David Blot (Scénario), Mathias Cousin (Dessin)

Le Chant de la machine de David Blot (Scénario), Mathias Cousin (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Numanuma, le 1 juin 2008 (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 3 226 

Good times

Houla, ça fait un moment que je l’ai cette BD. Le prix est en Francs, c’est dire ! Je me souviens en avoir lu la critique et être allé au Virgin Megastore le même jour pour m’offrir cette histoire de la House Music.
Ceux qui ont l’habitude de me lire s’étonneront peut-être que moi, grand amateur de rock devant Elvis, qui n’est pas mort c’est entendu, je me sois jeté sur un bouquin traitant de, sacrilège, enfer et damnation, musique électronique !!Certes, j’ai peu de musique technoïde chez moi mais je ne suis pas fermé.
Bref, ouvert le gars et la country, ça pue du cul !
La force incroyable de cette BD est qu’elle donne envie… Ca paraît bête dit comme ça mais les bouquins traitant de manière historique d’un type de musique en particulier, il en existe des centaines et la plupart du temps, on a surtout envie de finir le livre pour passer à autre chose. Et vite.
Ici, les deux auteurs, Mathias Cousin et David Blot, donnent envie de lire, de danser, d’écouter de la musique, de faire l’amour, de gober des ecstas, que sais-je encore… Envie ! Vous avez dans l’oreille Love to love you baby par Donna Summer ? Et bien c’est exactement ça !
Ce premier tome, car il y a en deux et c’est tant mieux, fait remonter les origines de la House Music à la fin des années 40 avec les premiers sound system en Jamaïque et en Europe, aux States dès 1945 avec l’apparition du microsillon. Autrement et logiquement dit, la première House Music est la musique que l’on peut écouter chez soi, pour soi sans être obligé d’écouter la radio. Les premières discothèques sont françaises, le mot aussi, Castel, Régine… puis passent en Angleterre. Les 60’s seront une décennie pauvre pour les fêtards puisque la musique défile désormais dans la rue et accompagne les revendications politiques lors de festivals de plein air.
Les années 70 vont ramener un certain hédonisme dans les mœurs grâce aux clubs gays d’un côté et aux clubs très jet set de l’autre. Jusqu’au mélange… Le premier club historique est Le Loft du DJ David Mancuso. En fait, il invitait les gens chez lui, dans son loft, sous forme de fêtes privées, ce qui empêchait de vendre de l’alcool mais pas de sniffer, gober et injecter ce qu’on pouvait. Et pour illustrer tout ça, des planches magnifiques en noir et blanc, pleines d’infos et de détails. L’idée de génie est justement d’avoir fui les couleurs qu’on s’attend à voir automatiquement dès que l’on parle de disco. Les auteurs, en choisissant la sobriété du noir et du blanc captent bien plus l’attention qu’avec des explosions colorées.
Et tout est là : l’invention par hasard du maxi 45 tours, gros coup de vieux là, les Village People drivés par un producteur français, Travolta, les Bee Gees, Chic et le Studio 54, les cols pelle à tarte, les tenues improbables, le Palace, l’Hacienda, le Paradise Garage, Boney M, Sylvester, Gloria Gaynor et Sheila !
Mais là, on parle encore de disco et pas de House Music. Cela, c’est l’objet de la seconde partie de l’ouvrage, à partir de la page 53, à Chicago, berceau du genre. Franky Knucles travaille comme DJ au Warehouse, boîte qui regroupe toute la communauté black homo de Chicago. Un jour, il lit sur la devanture d’un bar « here we play house music ». Nous sommes en 1981 et la House, sans exister encore, avait déjà un nom, celle de la musique jouée par Frankie au Warehouse que ses fans appellent House tout court. Et la House devient la musique que l’on fait chez soit grâce à deux machines : le Roland 303 qui génère des basses et le Roland 909 qui génère des rythmes.
Maintenant, foncez page 65, peut-être les plus belles de l’ouvrage, sur l’invention de la Techno. La, je ne résume pas, c’est carrément du domaine de la légende !
Je ne suis pas ressorti indemne de la lecture de cette BD hallucinante. Je crois que mon goût pour le funk s’est développé à partir de là. J’ai réécouté la BO de Saturday Night Fever avec une oreille neuve, j’ai acheté du Daft Punk, du Bob Sinclar (avant qu’il parte en sucette), du Deee Lite… C’est un monde complet qui s’est ouvert que je n’ai que peu parcouru, c’est vrai mais toujours avec une certaine jubilation. Enjoy !!

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