Un jour mes princes sont venus
de Jeanne Benameur

critiqué par Sentinelle, le 30 mai 2008
(Bruxelles - 54 ans)


La note:  étoiles
Une fille prête à embrasser les morts, voilà ce que je suis devenue
« J’ai découvert la mort dans une paume ouverte.
Approcher doucement ma main. Savoir qu’après, c’est plus jamais. Toucher.
J’ai vingt ans.
La mort, c’est immense.

[…]Nous avons perdu l’homme de la maison. J’aimais ses mains.
Quittes de toute étreinte, elles se sont ouvertes.
Son poing fermé retenait le monde. Je n’ai plus de frontières.

Une fille prête à embrasser les morts, voilà ce que je suis devenue. »

Ainsi commence « Un jour mes princes sont venus », qui aurait pu s’intituler « Le regard du père ou son absence». Un père parti trop vite alors qu’il restait tant à se dire, des amants quittés trop tôt par refus de s’attacher à un autre homme.

Cette femme s’interroge sur son comportement en revenant sur ses amants passés avec lucidité mais beaucoup de tendresse aussi. Pas de reproches, pas de parti pris, juste la souffrance de l’absence.

Jeanne Benameur arrive a susciter une réelle émotion avec des mots simples et poétiques à la fois, des phrases courtes qui évitent tout superflu. Une très agréable lecture.